La croix basque, que l’on appelle un lauburu est un arrangement de virgules. Parfois tournées vers la droite, parfois vers la gauche, sans que l’on connaisse la symbolique attachée à ces sens de rotation différents. Parfois d’ailleurs, les virgules d’un même lauburu peuvent avoir des orientations différentes.
Le nombre de virgules qui constituent un lauburu peut varier :
- Lauburu à 2 virgules (Irissarry, 1734).
- À 3 (Irissarry, 1883).
- 5 virgules datées de 1804 à Juxue.
- 6 à Armendarits sur un cartouche de 1778.
- Lauburu à 8 virgules à Iholdy.
- 9 virgules sur un linteau de Lantabat daté de 1742
Cette diversité du nombre de virgule, laisse supposer que ce symbole serait d’origine solaire.



Étymologie de Lauburu
L’expression « croix basque » est plutôt récente. Durant la première moitié du 20ème siècle, des chercheurs comme Alfredo Baeschlin parlaient de turbine, Frankowski parlait d’hélice, Louis Colas de signe oviphile et Philippe Veyrin la nommait croix à virgules.
Ce n’est que depuis les années 1950 que le lauburu prend son nom définitif et devient un symbole identitaire du Pays basque. En basque, lau signifie « quatre » et buru « tête ».
Même si ce symbole est très présent dans le Pays basque français et espagnol (partie nord de la Navarre, ainsi qu’en Biscaye, Alava et Guipuscoa1) et tout au long de la chaîne des Pyrénées, on le retrouve également en Alsace. Elle est également présente dans les régions espagnoles d’Aragon, Galice, Asturies et la Cantabrie. Dans le Pays basque français, le symbole est le plus fréquemment représenté en Basse-Navarre.
Les origines de la croix basque
Les origines et la symbolique de cette représentation ont suscité de nombreuses recherches et hypothèses, parfois contradictoires, qui ne débouchent, encore aujourd’hui, sur aucune certitude. On ne connait pas les raisons qui amenèrent les Basques à utiliser ce symbole, et à l’exposer sur leurs maisons et leurs stèles funéraires. On ne peut émettre que des hypothèses, biaisées par notre environnement, notre savoir et notre sensibilité d’aujourd’hui.
Notons tout d’abord qu’on ne connait pas, au Pays basque, de représentation de lauburu antérieure à la fin du 15ème siècle. Il a été mentionné que la plus ancienne authentifiée était celle d’une maison de La Bastide-Clairence, datée de 1560. Il est vraisemblable que des croix basques plus anciennes aient existé, mais les graveurs ne dataient pas systématiquement leurs œuvres et il est possible qu’elles aient été perdues ou sculptées sur des supports qui n’ont pas résisté au temps (peinture extérieure ou gravure sur bois).
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Hypothèse locale
Est-il possible que la croix basque soit apparue spontanément au Pays basque soit sur l’impulsion des bâtisseurs et compagnons de l’époque, soit avec le soutien du clergé ou du pouvoir central ? Là encore, la documentation historique fait défaut.
La recherche sur la symbolique originelle laisse entrevoir quelques hypothèses, qui amènent parfois à une période précédant la christianisation de la contrée, qui fut longue et chaotique, étant donnée la configuration encaissée du relief pyrénéen et conservatrice des populations rurales. Camille Jullian désigne les 15ème et 16ème siècles comme le début de la période à laquelle le catholicisme s’est imposé au Pays basque. La nouvelle religion aurait alors amplifié l’utilisation d’un symbole plus ancien.
Suivant les auteurs, le symbole fait initialement référence au cycle de la vie, à la rotation du soleil, du ciel et de la terre, qui sont des hypothèses d’une création préalable à la christianisation. La croix finale, à quatre virgules, reconnue aujourd’hui, milite pour une symbolique soutenue par l’Église.
Vous pouvez retrouvez la signification de la croix Basque et de plein d’autres dans cette vidéo. Bon visionnage 🍿
Première photo, sur le font baptismal à l’église de Knopp-Labach en Allemagne, le lauburu est à l’intérieur du soleil, représenté par les rayons.
Le centre de la croix, figure le cœur du soleil qui tourne sur lui- même, d’où cette représentation en hélice, figurant un mouvement. Les hélices tournent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, tout comme le soleil et les planètes de notre système solaire.
Conférer l’article de presse du CNRS du 4 août 2017 :
Pour la première fois, la vitesse de rotation du cœur du Soleil a pu être évaluée correctement. Remarquablement stable depuis 4,6 milliards d’années, le Soleil est maintenu ainsi par l’équilibre quasi parfait entre la gravitation, qui tend à le contracter, et la pression des réactions thermonucléaires en son cœur. Des chercheurs fédérés auprès d’une équipe du laboratoire Lagrange (CNRS/Observatoire de la Côte d’Azur/Université Nice Sophia Antipolis) ont mesuré que le cœur de notre étoile tournait sur lui-même en une semaine. Grâce à l’instrument Golf1, en orbite autour de notre étoile à bord de la sonde Soho2 pour mesurer les oscillations solaires, ils ont développé une nouvelle approche qui a enfin permis de détecter sans ambiguïté des modes de vibration de gravité dans notre étoile. Ces travaux, qui relancent plus largement l’étude de la physique de ce cœur, sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics.
… Ces modes de gravité indiquent notamment la présence d’une zone où la vitesse varie énormément, à la frontière du cœur thermonucléaire, ce qui n’est pas prévu par son modèle standard. Cela relance également les discussions sur la nature d’un possible champ magnétique au centre de l’astre.