Le Sérapeum de Saqqarah (aussi appelé Sérapéum de Memphis) se situe à une vingtaine de kilomètres au sud de Gizeh, sur la nécropole de Saqqrah. Le site est dédié au culte du taureau sacré Apis et du dieu Osiris-Apis, que les Grecs renommeront Sérapis à partir du règne des Ptolémées, en 300 avant JC.

Le sérapeum date de la 18ème dynastie, il a été bâti à la demande d’Amenhotep 3, vers l’an -1370. Lorsqu’il est vivant, le taureau est vénéré sous le nom d’Apis, la réincarnation d’Osiris. Lorsqu’il décède, il devient Osiris-Apis. Lors de sa mort, il y avait un temple au niveau du sol dans lequel les Egyptiens pratiquaient des rites funéraires. Il y avait la momification de l’animal, il y avait des rituels et ensuite ils descendaient dans le sérapeum pour y mettre la momie du taureau dans une cuve. Ils refermaient la cuve, ils refermaient aussi l’alcôve et devant il y avait une stèle en l’honneur du taureau. Le temple en surface n’a pas été construit à l’origine mais a été ajouté vers -1235, environ 140 ans après la création du site.

Histoire du Sérapeum de Saqqarah

L’histoire du sérapeum de Saqqarah s’étale sur 1300 ans, il serait trop complexe et fastidieux de décrire tout ce qu’il s’est déroulé à l’intérieur, mais on peut tout de même relever quelques dates clefs.

  • Vers l’an -1370, Amenhotep III ordonne la construction du site.
  • Jusqu’à l’an 30 de Ramsès 2, les Apis sont enterrés dans des tombes individuelles. Ces tombes sont dotés d’une chapelle à colonne et d’un caveau abritant la momie d’un Apis dans son sarcophage en bois.
  • Vers l’an -1235, Khâemouaset, grand prêtre de Ptah et quatrième fils de Ramsès 2 entreprend la création de premiers souterrains dans lesquels chaque taureau Apis dans son sarcophage en bois possède son propre caveau. Il ordonne également la création d’un temple en surface destiné à la célébration des inhumations des taureaux sacrés.
  • Entre l’an 20 et l’an 52 de Psammétique 1er (environ l’an -620), les Egyptiens se lancent dans la construction de plus grands souterrains suite à un éboulement. Ces nouveaux souterrains accueillent d’abord des sarcophages en bois puis plus tard, sous le règne d’Amasis (Ahmôsis II), le premier sarcophage en granit.
  • Vers l’an -545, l’inhumation de l’Apis en l’an 23 d’Amasis, est la première pour laquelle est fabriqué un sarcophage en pierre.
  • Entre l’an -525 et -399, des guerres de pouvoirs se succèdent en Égypte et malgré ça, le culte d’Apis arrive à survivre.
  • Ensuite, Ptolémée 1er Soter, un général d’Alexandre, se fait nommer roi d’Egypte et lance la dynastie ptolémaïque qui durera 300 ans. C’est son fils Ptolémée II qui sera le premier Ptolémée à se faire couronner pharaon d’Egypte par des prêtres Egyptiens.
  • Les grands sarcophages de granit noir se succèdent de règne en règne, jusqu’au temps de Ptolémée 8 et Cléopâtre 7, en l’an -30.
  • Le site ainsi que son culte vont être abandonnés progressivement et le Sérapeum va tomber dans l’oubli avant d’être découvert par l’égyptologue français Auguste Mariette qui y fera des fouilles de 1850 à 1854.

Plan et photos du Sérapeum de Saqqarah

Pour bien se représenter la configuration sérapeum de Saqqarah, je vous ai préparé un plan de la partie ouverte au public. La numérotation des cuves n’est pas une nomenclature officielle, je les ai simplement nommé dans le sens horaire depuis l’entrée du site. Les icônes roses représentent les cuves en granit rose, les noires en granit noir et les grises, en granit gris.

Les alcôves 9 et 10 sont vides. La cuve 26 se trouve en plein milieu d’un couloir et semble être inachevée. Les numéros 1 et 27 sont des couvercles posées au sol. Il y a 3 sarcophages qui présentent une particularité, le numéro 2 a une frise de hiéroglyphes sur la partie supérieure et des gravures décoratives sur la parties inférieures. La cuve 4 a deux lignes de hiéroglyphes sur une face du couvercle. Le sarcophage numéro 17 est recouvert d’inscriptions sur l’intégralité de la cuve, mais le couvercle est vierge.

Je vous ai pris en photo toutes les cuves du site, avec la numérotation liée au plan ci-dessus.

Si vous voulez vous plonger dans cet endroit magique, je vous ai préparé une petite vidéo immersive.

Combien pèse un sarcophage au Serapeum ?

En voyant la dimension de ces cuves, je me suis tout de suite demandé combien pouvait peser le couvercle et la cuve. Pour cela j’ai été prendre quelques mesures, même si je n’avais pas d’autorisation, avec un telelaser Bosch que l’on peut trouver dans n’importe quel magasin de bricolage. La précision des mesures extérieures n’est pas hors du commun, mais l’idée est d’avoir une estimation du poids. J’aimerai vraiment pouvoir les passer au laser et créer des modèles 3D, mais entre le budget, l’équipement, les compétences et les autorisations… ce n’est pas tache facile !

Les dimensions sont exprimées en mètre. Vous m’excuserez pour les erreurs et les approximations, mais ce n’est pas mon métier. D’ailleurs la dernière fois que j’ai du faire un dessin technique, c’était en seconde pendant mon BAC STI et pour être tout à fait honnête, ce n’est pas ma plus grande passion !

Dimensions du couvercle de la cuve 17
Dimensions de la cuve 17

En prenant la densité moyenne du granit qui est de 2,7 tonnes/m3, on peut calculer facilement une estimation du poids de la construction. Concernant le sarcophage numéro 17, le couvercle pèse environ 17,7 tonnes. La cuve pleine pesait 39,8 tonnes et une fois vidée elle pèse 18,9 tonnes. Les dimensions varient assez peu, tous les sarcophages se situent en 3,5 et 4 mètres de longueur et par conséquent, le poids de chaque cuve varie aussi légèrement. Par exemple, la cuve 14 que j’ai également pu mesurer, pèse environ 44,1 tonnes pleine et 24,5 tonnes une fois évidée. Son couvercle pèse 15,2 tonnes.

Si vous voulez en savoir plus sur ce site, je vous invite à regarder la vidéo disponible sur la chaine. Bon visionnage 🍿

À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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