La souris verte : un simple jeu d’enfant ou un message alchimique caché ?
« Une souris verte qui courait dans l’herbe, je l’attrape par la queue… » Qui n’a jamais chanté cette comptine ? Elle traverse les générations : enfants, parents et grands-parents la connaissent. Pourtant, à première vue, le texte semble absurde. Tremper une souris dans l’huile et dans l’eau pour en faire un escargot n’a aucun sens. Alors pourquoi cette chanson est-elle transmise depuis des siècles ?
Certains chercheurs suggèrent qu’elle date de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle, sans que l’on sache qui l’a écrite. Et si derrière cette comptine enfantine se cachait un message symbolique, destiné à initier ceux capables d’en saisir la signification ?
L’alchimie et la langue des oiseaux
Pour comprendre cette interprétation, il faut se tourner vers l’alchimie, discipline qui mêle science et spiritualité depuis l’Égypte antique. Loin de se limiter à la transformation du plomb en or, l’alchimie vise la transmutation de l’être humain lui-même, afin de l’élever vers un état pur et parfait.
Les alchimistes transmettaient leur savoir de manière codée, par des images, des symboles et des jeux de mots, appelés langue des oiseaux. Cette méthode permettait de réserver la connaissance aux initiés, tout en laissant les profanes dans l’incompréhension.
C’est dans ce contexte qu’il faut relire La souris verte.
Décryptage symbolique de la comptine
- « Une souris verte qui courait dans l’herbe »
En alchimie, le vert est la couleur de la connaissance cachée. La phrase pourrait s’entendre comme « le vert vous sourit », signalant qu’un savoir secret est dissimulé dans la nature, au ras du sol. - « Je l’attrape par la queue »
À l’époque, une « queue » désignait aussi une pierre à aiguiser utilisée par les maîtres-queux. Ici, la « queue » symbolise donc la pierre, l’élément central de la quête alchimique. - « Je la montre à ces messieurs »
« Messieurs » peut s’entendre comme « mes cieux ». Autrement dit, tourner la pierre vers le ciel, c’est chercher la connaissance dans la nature et dans le divin. - « Trempez-la dans l’huile, trempez-la dans l’eau »
L’huile, dense et visqueuse, correspond au soufre, soit les émotions. L’eau, fluide et volatile, correspond au mercure, l’esprit. Le texte invite donc à travailler sur ses émotions et son esprit. - « Ça fera un escargot tout chaud »
Le mot « escargot » peut être découpé : « escarre » (brûlure) et « gal/got » (pierre). L’« escargot » devient ainsi la pierre brûlée, une allusion directe à la pierre philosophale, but ultime des alchimistes.
Une comptine initiatique
Sous ses airs innocents, La souris verte délivre un véritable enseignement alchimique. Elle nous dit :
- Cherche ce qui est caché,
- Trouve la pierre,
- Élève ton esprit et maîtrise tes émotions,
- Tu atteindras la pierre philosophale.
Bien sûr, une comptine ne suffit pas à accomplir le Grand Œuvre. Mais elle agit comme une graine symbolique, transmise de génération en génération, qui pique la curiosité de ceux qui sauront en chercher le sens profond.
Conclusion
La souris verte n’est peut-être pas une simple chanson enfantine. Elle pourrait être l’un de ces nombreux récits populaires qui, sous des apparences ludiques, transmettent des messages initiatiques. La prochaine fois que vous la chanterez, souvenez-vous que derrière la souris et l’escargot se cache peut-être le plus grand secret de l’alchimie.
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