La Souris Verte et la quête de la pierre : une interprétation alchimique fascinante

Et si « Une souris verte » n’était pas une simple comptine pour enfants, mais un texte codé d’alchimie ?
Sous ses rimes innocentes, cette chanson cacherait, selon certains chercheurs, un véritable enseignement spirituel sur la transformation de la matière et de l’être humain.
Cette interprétation, popularisée par Patrick Burensteinas, alchimiste et franc-maçon contemporain, plonge la comptine dans un tout autre univers : celui du langage symbolique, de la langue des oiseaux et de la quête de la pierre philosophale.

Découvrez l’histoire de la comptine, son interprétation comme étant un soldat Vendéen, ou encore une initiation maçonnique.

Une comptine et un secret : quand la langue des oiseaux s’en mêle

Les alchimistes ne parlaient jamais directement.
Leur science était considérée comme dangereuse, sacrée et réservée aux initiés. Pour dissimuler leurs enseignements, ils utilisaient un langage codé, appelé la langue des oiseaux — un jeu sur les sons, les doubles sens et les associations poétiques.

Cette langue joue sur la musicalité des mots : elle cache le sens derrière la sonorité.
Ainsi, « souris verte » pourrait aussi bien se lire « le vert vous sourit ».
Une manière subtile de dire que la nature nous envoie un signe, qu’elle nous sourit pour attirer notre attention sur un secret caché dans le monde visible.

Un alchimiste dans son laboratoire.

Dans cette optique, la comptine devient une allégorie alchimique : elle ne parle plus d’un animal, mais du travail intérieur que doit accomplir l’apprenti sur lui-même pour atteindre la lumière.


« Une souris verte qui courait dans l’herbe » : la connaissance cachée dans la matière

Le vert, dans l’alchimie, n’est pas qu’une couleur.
C’est celle de la vie, de la nature en mouvement, du mystère enfoui dans la matière.
Le vert, c’est aussi la teinte du lion vert, symbole de la force vitale brute que l’alchimiste doit apprendre à maîtriser.

La souris verte, minuscule et discrète, représente alors la vérité cachée au cœur du monde matériel.
Elle « court dans l’herbe », c’est-à-dire qu’elle se confond avec la nature, invisible à l’œil non averti.
Autrement dit : la sagesse est partout, mais seuls ceux qui regardent attentivement peuvent la voir.

👉 Cette première phrase de la comptine résume déjà l’attitude de l’alchimiste : observer le monde, voir l’invisible, et deviner dans le plus banal la trace du divin.


« Je l’attrape par la queue » : saisir la pierre philosophale

Dans le vocabulaire ancien, le mot « queue » ne désigne pas uniquement une partie du corps, mais aussi un outil de cuisine : la queue de rat, qui était une pierre à aiguiser allongée utilisée par les cuisiniers et les maîtres-queues.

Ainsi, « attraper par la queue » peut se lire comme saisir la pierre.
Et dans le langage alchimique, « la pierre » désigne évidemment la pierre philosophale — cette matière mystérieuse capable de transmuter les métaux vils en or, et surtout de transformer l’être humain lui-même.

Cette phrase symbolise donc le début de l’Œuvre alchimique : la découverte de la matière première, le moment où l’alchimiste trouve le point de départ de sa quête.
Il a « attrapé la pierre », c’est-à-dire qu’il a compris où se trouve la clé de la transformation.


« Je la montre à ces messieurs » : contempler la nature comme un temple

Dans cette lecture, « ces messieurs » se transforme phonétiquement en « mes cieux ».
Montrer la pierre à « mes cieux », c’est élever la matière vers le divin, contempler la nature à travers le regard de l’esprit.

En alchimie, la nature est le grand livre de Dieu : tout y est écrit, mais rien n’y est évident.
Le rôle de l’alchimiste n’est pas de créer quelque chose, mais de déchiffrer ce qui existe déjà.

Ce vers illustre donc le moment de contemplation, celui où l’apprenti médite sur la matière et cherche à en percer le secret.
Ce n’est plus un travail de main, mais un travail de regard : comprendre que la nature et le divin ne font qu’un.


« Ces messieurs me disent » : la réponse de la nature

Dans les traditions hermétiques, la nature parle à l’homme, mais seulement à celui qui sait l’écouter.
L’alchimiste, en observant, en expérimentant, finit par recevoir des signes : la matière lui répond.
Elle lui enseigne les lois de la transformation, les équilibres du chaud et du froid, du sec et de l’humide, du feu et de l’eau.

Ainsi, lorsque « ces messieurs me disent », la chanson évoque l’enseignement silencieux de la nature : la révélation progressive de ses secrets.


« Trempez-la dans l’huile, trempez-la dans l’eau » : le feu et l’esprit

Voilà un des vers les plus mystérieux — et aussi les plus riches symboliquement.
Dans la symbolique alchimique :

  • l’huile représente le soufre, principe du feu intérieur, de la passion, de l’énergie vitale,
  • l’eau incarne le mercure, principe de l’esprit, de la fluidité, de la conscience.

Plonger la pierre dans l’huile et dans l’eau, c’est unir le feu et l’esprit, équilibrer les contraires, purifier la matière à travers les deux grands principes du monde.

Ce geste évoque la coction alchimique, le moment où l’on chauffe, refroidit, distille, répète les opérations jusqu’à obtenir une substance pure, débarrassée de toute impureté.

Mais ce n’est pas seulement une expérience de laboratoire : c’est aussi une métaphore du travail intérieur.
Tremper la pierre, c’est travailler sur soi — apaiser les émotions (le feu) et clarifier l’esprit (l’eau).


« Ça fera un escargot tout chaud » : la naissance de la pierre philosophale

À première vue, cette image semble absurde. Mais dans la lecture alchimique, rien ne l’est.

Le mot « escargot » peut se découper en deux :

  • escarre, qui évoque une brûlure ou une marque du feu,
  • got (ou gal), qui rappelle la pierre (galet).

« Escargot » devient alors la pierre brûlée, la pierre transformée par le feu : autrement dit, la pierre philosophale elle-même.

Quant au mot « chaud », il souligne que la transformation est achevée : la pierre est vivante, active, prête à transmettre sa chaleur, c’est-à-dire sa lumière spirituelle.

L’escargot, par sa spirale, symbolise aussi la progression initiatique : lente, patiente, mais orientée vers le centre, vers la connaissance.


De la matière à la lumière : le sens caché de la comptine

Dans cette lecture, la comptine La souris verte devient une véritable initiation symbolique :

  1. La souris verte — la matière brute, vivante, mais encore endormie.
  2. Je l’attrape par la queue — la découverte de la pierre, le début du Grand Œuvre.
  3. Je la montre à ces messieurs — la contemplation de la nature et des lois divines.
  4. Trempez-la dans l’huile et dans l’eau — la purification par le feu et l’esprit.
  5. Ça fera un escargot tout chaud — la naissance de la pierre philosophale, symbole d’unité et de transformation.

Tout le parcours de l’alchimiste est résumé dans ces quelques vers : voir, saisir, purifier, transformer.
C’est à la fois une leçon d’alchimie et un enseignement spirituel sur le travail sur soi : devenir meilleur, plus conscient, plus lumineux.


Conclusion : une chanson d’enfant devenue traité d’initiation

Il serait exagéré d’affirmer avec certitude que La souris verte a été écrite par un alchimiste.
Mais il est indéniable que cette lecture ouvre une perspective fascinante sur la profondeur cachée des comptines populaires.

Comme beaucoup de textes transmis oralement, elle pourrait bien être un vestige de savoirs anciens, transmis de génération en génération sous une forme anodine, presque humoristique.

Derrière la simplicité apparente d’une chanson pour enfants, on découvre ici un véritable voyage symbolique, une métaphore de la transformation de l’être humain, du plomb de la matière à l’or de la conscience.

Et si, la prochaine fois que vous entendez un enfant chanter Une souris verte, vous entendiez autre chose qu’une ritournelle ?
Peut-être le murmure discret d’une sagesse ancienne qui vous souffle :
« Le vert te sourit… regarde mieux. » 🌿quoi cette chanson est-elle transmise depuis des siècles ?

Certains chercheurs suggèrent qu’elle date de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle, sans que l’on sache qui l’a écrite. Et si derrière cette comptine enfantine se cachait un message symbolique, destiné à initier ceux capables d’en saisir la signification ?

L’alchimie et la langue des oiseaux

Pour comprendre cette interprétation, il faut se tourner vers l’alchimie, discipline qui mêle science et spiritualité depuis l’Égypte antique. Loin de se limiter à la transformation du plomb en or, l’alchimie vise la transmutation de l’être humain lui-même, afin de l’élever vers un état pur et parfait.

Les alchimistes transmettaient leur savoir de manière codée, par des images, des symboles et des jeux de mots, appelés langue des oiseaux. Cette méthode permettait de réserver la connaissance aux initiés, tout en laissant les profanes dans l’incompréhension.

C’est dans ce contexte qu’il faut relire La souris verte.

Décryptage symbolique de la comptine

  • « Une souris verte qui courait dans l’herbe »
    En alchimie, le vert est la couleur de la connaissance cachée. La phrase pourrait s’entendre comme « le vert vous sourit », signalant qu’un savoir secret est dissimulé dans la nature, au ras du sol.
  • « Je l’attrape par la queue »
    À l’époque, une « queue » désignait aussi une pierre à aiguiser utilisée par les maîtres-queux. Ici, la « queue » symbolise donc la pierre, l’élément central de la quête alchimique.
  • « Je la montre à ces messieurs »
    « Messieurs » peut s’entendre comme « mes cieux ». Autrement dit, tourner la pierre vers le ciel, c’est chercher la connaissance dans la nature et dans le divin.
  • « Trempez-la dans l’huile, trempez-la dans l’eau »
    L’huile, dense et visqueuse, correspond au soufre, soit les émotions. L’eau, fluide et volatile, correspond au mercure, l’esprit. Le texte invite donc à travailler sur ses émotions et son esprit.
  • « Ça fera un escargot tout chaud »
    Le mot « escargot » peut être découpé : « escarre » (brûlure) et « gal/got » (pierre). L’« escargot » devient ainsi la pierre brûlée, une allusion directe à la pierre philosophale, but ultime des alchimistes.

Une comptine initiatique

Sous ses airs innocents, La souris verte délivre un véritable enseignement alchimique. Elle nous dit :

  • Cherche ce qui est caché,
  • Trouve la pierre,
  • Élève ton esprit et maîtrise tes émotions,
  • Tu atteindras la pierre philosophale.

Bien sûr, une comptine ne suffit pas à accomplir le Grand Œuvre. Mais elle agit comme une graine symbolique, transmise de génération en génération, qui pique la curiosité de ceux qui sauront en chercher le sens profond.

Conclusion

La souris verte n’est peut-être pas une simple chanson enfantine. Elle pourrait être l’un de ces nombreux récits populaires qui, sous des apparences ludiques, transmettent des messages initiatiques. La prochaine fois que vous la chanterez, souvenez-vous que derrière la souris et l’escargot se cache peut-être le plus grand secret de l’alchimie.

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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