Emplacement :Saqqarah, au nord-est de la pyramide de Djoser
Date estimée de construction :vers 2490 av. J.-C.
Pharaon à qui elle est destinée :Ouserkaf, fondateur de la Ve dynastie
Type de pyramide :Pyramide à faces lisses
Hauteur :~49 m
Base :~73,3 m × 73,3 m
Particularité :Marque le début d’un nouveau modèle religieux : le culte solaire devient central ; présence du premier temple solaire royal
État actuel :Très ruinée ; noyau affaissé ; quelques blocs du parement subsistent

Ouserkaf : le roi qui réinventait le sacré

Avec Ouserkaf, le vent change.
Il ouvre la Ve dynastie, une période où l’Égypte respire autrement : le soleil, déjà puissant sous Djédefrê, devient l’épicentre de la royauté.
Ouserkaf n’est pas seulement un bâtisseur de pyramide : il est celui qui change la grammaire du pouvoir.
Sa tombe de Saqqarah, aujourd’hui écrasée par le temps, fut autrefois un symbole flamboyant de cette transition spirituelle.

Une pyramide posée dans l’ombre de Djoser

Située non loin de la pyramide à degrés de Djoser, la pyramide d’Ouserkaf s’inscrit dans un paysage sacré déjà vieux d’un siècle.
Un choix stratégique :
– renouer avec Memphis,
– s’éloigner des colosses de la IVe dynastie,
– affirmer une nouvelle identité royale.
Le site devient un espace de renouveau, comme si Ouserkaf voulait annoncer que l’Ancien Empire entrait dans une autre lumière.

Une pyramide modeste, mais un programme colossal

La pyramide mesurait à l’origine 49 mètres de haut, avec une base de 73 mètres, bien inférieure à celles de Gizeh.
Mais sa modestie apparente masque une révolution religieuse.
Car à côté du monument funéraire s’élevait ce qui deviendra la signature de la Ve dynastie :
un temple solaire, dédié à Rê.
Le roi s’y présentait comme fils du soleil, garant du cycle cosmique.

L’architecture funéraire perd en gigantisme, mais gagne en symbolisme.

A – Couloir descendant
B – Herse
C – Chambre funéraire
D – Antichambre
E – Magasin
F – Chapelle d’offrandes

Un complexe funéraire riche en innovations

Le temple de la pyramide, très endommagé aujourd’hui, suivait une structure nouvelle :
– cour d’entrée monumentale,
– salles hypostyles,
– chapelles pour les offrandes,
– niche pour la statue royale.
Le plan est soigné, presque théâtral.
On sent que le roi ne veut plus impressionner par la hauteur, mais par la liturgie.

A – Pyramide du Roi
B – Temple funéraire
C – Pyramide de la Reine
D – Pyramide Satellite ou de culte
E – Chaussée
F – Mur d’enceinte
G – Chapelle d’offrandes

Les fouilles ont révélé des fragments de reliefs d’une finesse remarquable, montrant l’importance accrue de la fonction sacerdotale.

Le temple solaire : la véritable clé du règne

Non loin de Saqqarah, à Abousir, Ouserkaf érige son temple solaire :
le premier d’une longue série.
Une structure ouverte au ciel, avec un obélisque symbolique qui servait d’axe sacré.
Ce monument, aujourd’hui très ruiné, change en profondeur la théologie royale.

Ouserkaf affirme :
le roi n’est plus seulement maître des pyramides, mais intermédiaire direct du soleil.

Une pyramide ruinée, mais un règne qui fait date

Le temps a durement frappé la pyramide :
– effondrement du noyau,
– disparition quasi totale du parement,
– silhouette devenue une montagne de blocs épars.
Mais sous cette ruine, l’archéologie a identifié une chambre funéraire en granit, un sarcophage brisé, et les traces des rituels funéraires de la cour.

La pyramide d’Ouserkaf est un point de rupture :
elle clôt l’époque des géants et ouvre celle des temples solaires, plus spirituels, plus ancrés dans le symbolique.

Héritage : le premier roi du soleil

Ouserkaf ne bâtit pas pour rivaliser avec Khéops.
Il bâtit pour changer le sens de ce que doit être un tombeau royal.
Son complexe annonce la Ve dynastie :
une Égypte qui se tourne vers le soleil, vers le cycle, vers l’idée que la lumière est la vraie pyramide.

Aujourd’hui encore, au milieu des ruines de Saqqarah, sa pyramide raconte ce moment fragile où un roi a osé redessiner l’horizon sacré du pays.

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Institutions et revues francophones

Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)

Bulletin de l’IFAO (BIFAO)

Département des Antiquités égyptiennes du Louvre

Revue Égypte, Afrique & Orient

Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)

Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)

Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)

Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge

(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)

Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)

Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte

I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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