| Emplacement : | Zawiyet el-Meitin, Moyenne-Égypte |
| Date estimée de construction : | vers 2600–2575 av. J.-C. |
| Pharaon à qui elle est destinée : | Houni (dernier roi de la IIIe dynastie) |
| Type de pyramide : | Pyramide à degrés (3 ou 4 niveaux) |
| Hauteur : | ~5 m (restant) |
| Base : | ~22 m × 22 m |
| Particularité : | Monument probablement symbolique (cénotaphe), et seule des pyramides attribuées à Houni située sur la rive est du Nil |
| État actuel : | Très ruinée ; noyau visible et traces de maçonnerie en blocs de calcaire |
On a longtemps pensé que la pyramide de Meïdoum avait été érigée par le roi Houni (2599-2575), dernier souverain de la IIIe dynastie. Mais cette hypothèse ne repose sur aucun fondement solide : aucune inscription, aucun cartouche, aucun indice ne mentionne Houni à l’intérieur ou aux abords du monument, rendant très improbable qu’il en ait été le commanditaire. Le surnom ancien de la pyramide, « Snéfrou l’Endurant », indique au contraire qu’elle fut conçue sous le règne de Snéfrou (2575-2551), maître d’œuvre de la transition vers la IVe dynastie. En revanche, pas moins de six autres petites pyramides disséminées en Égypte sont aujourd’hui attribuées à Houni par les spécialistes.
La pyramide de Zaouïet el-Meiyitin

Cette petite pyramide se trouve à environ 7 kilomètres au sud du centre administratif de Minya, en Moyenne-Égypte. Aujourd’hui réduite à moins de 5 mètres de hauteur, elle était à l’origine une pyramide à degrés comptant probablement trois ou quatre niveaux. L’édifice était bâti en blocs de calcaire liés par un mortier mêlant boue, sable et chaux. En 1911, Raymond Weill fut le premier à l’étudier, suivi de Jean-Philippe Lauer. Le monument est attribué au roi Houni (2599-2575, IIIe dynastie) et présente une particularité notable : c’est la seule pyramide située sur la rive est du Nil. La plupart des égyptologues pensent toutefois qu’il ne s’agit pas d’un tombeau, mais d’un symbole de souveraineté lié à la montée du culte solaire au cours de la IIIe dynastie, ce qui expliquerait la présence de nombreux cénotaphes à degrés — monuments commémoratifs rappelant la forme d’un tombeau sans en être un — érigés durant cette période.
La pyramide de Sinki

Les vestiges de la pyramide de Sinki, dissimulés près du village actuel de Naga el-Khalifa, à environ 7 kilomètres au sud d’Abydos, furent révélés en 1883 par C. Wilbour et Gaston Maspero. Aujourd’hui, la structure n’émerge plus du désert que sur 4 mètres, comme un murmure de pierre. Il s’agissait autrefois d’une pyramide à degrés de quatre niveaux, dont le secret le plus fascinant réside peut-être dans les traces de rampes de construction encore visibles — une rareté absolue.
L’égyptologue Nabil Swelim avançait même que quatre rampes convergeaient vers le monument, acheminant blocs et matériaux comme les veines d’un immense organisme.
Attribuée au roi Houni (2599-2575), cette pyramide appartient probablement à la famille mystérieuse des cénotaphes à degrés, ces monuments symboliques élevés non pour abriter un corps, mais pour affirmer une présence royale, une souveraineté, un rituel. Elle n’aurait donc pas été un tombeau, mais un signe sacré posé dans le paysage : une balise de pouvoir au seuil de la IIIe dynastie.
La pyramide de Nagada

La pyramide de Nagada, posée sur les terres antiques d’Ombos en Haute-Égypte, veille encore comme une sentinelle de pierre oubliée. Elle était autrefois une pyramide à degrés de quatre niveaux, dont le noyau — une masse d’environ 14 mètres — fut érigé en blocs de calcaire grossièrement taillés, liés par un mortier simple d’argile et de sable. Une architecture brute, presque primitive, où l’on sent encore la main des premiers bâtisseurs de l’Ancien Empire.
En 1895, Flinders Petrie et James Edward Quibell vinrent dévoiler les secrets de ce monument solitaire. Leurs recherches indiquent une datation oscillant entre la fin de la IIIe dynastie et le tout début de la IVe, une époque de transition où les rois cherchaient encore la forme sacrée idéale.
Attribuée au roi Houni (2599-2575), la pyramide n’aurait probablement jamais abrité de dépouille royale. Elle ferait plutôt partie de ces cénotaphes à degrés, érigés non pour protéger un corps, mais pour affirmer une présence, une puissance, une idée : celle d’un souverain qui marquait le territoire par la pierre, comme pour inscrire sa mémoire dans le désert lui-même.
La pyramide d’El-Kouhla

La pyramide d’El-Kouhla se dresse aux abords du village de Naga el-Mamariya, à quelques kilomètres au nord de Hiérakonpolis, comme une silhouette discrète perdue entre sable et roc. C’était autrefois une pyramide à degrés de trois niveaux, bâtie de blocs de calcaire soudés par un mortier humble mais puissant — un mélange d’argile, de boue, de sable et d’éclats calcaires, comme si la terre elle-même avait été invitée à participer à l’ouvrage.
En 1837, les égyptologues Perring et Vyse furent les premiers à en sonder les secrets. À cette époque, la structure s’élevait encore sur 12 mètres, sa masse érodée mais fière, évoquant les vestiges d’un ancien rituel figé dans la pierre. Aujourd’hui, elle murmure toujours la présence d’un passé oublié, un fragment d’architecture sacrée posé sur la route des rois de Hiérakonpolis.
La Pyramide d’Edfou
La pyramide de Naga el-Goneima se dresse non loin du village du même nom, à 5 km au nord d’Edfou, comme une petite silhouette rougeâtre sur la ligne de sable. C’était autrefois une pyramide à degrés de trois niveaux, dont il ne subsiste aujourd’hui qu’une élévation de 5,50 mètres — un fragment de monument, une mémoire minérale qui refuse de disparaître.
Édifiée en blocs de grès rouge, elle possède une texture presque sanguine, comme si la pierre elle-même avait absorbé la lumière du désert. Ce choix de matériau la distingue des autres pyramides mineures attribuées au même souverain.
Elle est traditionnellement associée au roi Houni (2599-2575, IIIe dynastie), et s’inscrit dans cette série énigmatique de petites pyramides disséminées le long de la vallée. Comme les autres, elle n’aurait sans doute jamais servi de tombeau. Elle ferait plutôt partie des cénotaphes à degrés, monuments symboliques destinés à marquer le territoire, à affirmer le pouvoir royal, à inscrire dans la pierre un geste rituel plutôt qu’une sépulture.
Un signe de souveraineté posé dans le désert… et un des derniers échos du règne discret mais influent d’Houni.
Base : 18.20 m x 18,20 m – Hauteur actuelle : 5,50 m – Pente des gradins : 77o
La pyramide d’Éléphantine

La pyramide d’Éléphantine s’élève sur un plateau rocheux aménagé spécialement pour elle, comme un promontoire sacré dominant le Nil. C’était une pyramide à degrés de trois niveaux, construite en blocs de granit liés par un mortier d’argile — un choix de matériaux rare et puissant.
Découverte en 1909 par une expédition française, elle livra un indice précieux : Henri Gauthier y trouva un grand cône de granit portant le nom du roi Houni (2599-2575), l’un des rares témoignages directs associant ces pyramides mineures à ce souverain.
Datée entre les règnes de Sekhemkhet et Snéfrou, elle n’était sans doute pas un tombeau, mais l’un des cénotaphes à degrés d’Houni : un monument symbolique, plus rituel que funéraire, destiné à marquer le territoire et affirmer la présence royale.
Pour tout savoir sur les pyramides égyptiennes, vous pouvez consulter la page principale en cliquant ici.
Institutions et revues francophones
Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)
- Site officiel :
https://www.ifao.egnet.net/ ifao.egnet.net+1 - Catalogue des publications (monographies, MIFAO, BIFAO, etc.) :
https://www.ifao.egnet.net/publications/catalogue/ ifao.egnet.net
Bulletin de l’IFAO (BIFAO)
- Présentation de la revue sur OpenEdition (accès à certains articles) :
https://journals.openedition.org/bifao/ OpenEdition Journals - Collection BIFAO sur Persée :
https://www.persee.fr/collection/bifao Persée
Département des Antiquités égyptiennes du Louvre
- Page officielle du département :
https://www.louvre.fr/recherche-et-conservation/departement-des-antiquites-egyptiennes Le Louvre - Ressources pédagogiques « Antiquités égyptiennes » :
https://www.louvre.fr/se-former-et-transmettre/trouver-des-ressources/antiquites-egyptiennes Le Louvre
Revue Égypte, Afrique & Orient
- Site officiel de la revue :
https://www.revue-egypte.org/ Revue Égypte Afrique & Orient - Présentation de la revue (fiche descriptive) :
https://ancienegypte.fr/albums_livres/afrique_orient.htm ancienegypte.fr
Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)
- Site de l’Association périgourdine d’égyptologie KEMET :
https://kemet24.jimdofree.com/ Site de kemet24 !
Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)
Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)
- Fiche livre chez Fayard :
https://www.fayard.fr/livre/histoire-de-legypte-ancienne-9782213021911/ Fayard+1
Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge
(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)
- Fiche chez Actes Sud :
https://actes-sud.fr/catalogue/histoire/les-papyrus-de-la-mer-rouge Actes Sud - Fiche chez Place des Libraires (détail + résumé) :
https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782877729758-les-papyrus-de-la-mer-rouge-et-la-construction-des-pyramides-mark-lehner-pierre-tallet/ Place des Libraires
Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)
- Article de Pierre Tallet, « Les papyrus de la mer Rouge (ouadi el-Jarf, golfe de Suez) », CRAI 2013 :
https://www.academia.edu/9644107/_Les_papyrus_de_la_mer_Rouge_ouadi_el_Jarf_golfe_de_Suez_CRAI_2013_p_1015_1024 Academia
Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte
- Fiche éditeur Infolio :
https://www.infolio.ch/livre/au-coeur-dune-pyramide-une-mission-archeologique-en-egypte/ Infolio
I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)
- Fiche de l’édition française (notice détaillée) :
https://www.chasse-aux-livres.fr/prix/2253058637/les-pyramides-d-egypte-i-e-s-edwards Chasse aux Livres




