Emplacement :Saqqarah Nord, au sud-est de la pyramide de Téti Ier
Date estimée de construction :vers 2320–2300 av. J.-C.
Pharaon associé :Téti Ier
Personne à qui elle est destinée :Reine Sesheshet Ire, mère du roi Téti Ier
Type de pyramide :à faces lisses
Hauteur :environ 20 m (environ 38 à 40 coudées royales)
Base :environ 25 m (47 coudées royales)
Particularité :Redécouverte en 2008 presque intacte sous le sable, contenant des vestiges remarquablement conservés du complexe funéraire
État actuel :Structure interne bien conservée, chambre funéraire dégagée ; parement extérieur effondré

La redécouverte spectaculaire d’une reine oubliée

Pendant plus de 4300 ans, la pyramide de Sesheshet, mère du roi Téti Ier, demeura ensevelie sous les sables de Saqqarah, dissimulée dans l’ombre du grand complexe royal. C’est en novembre 2008 que le ministre égyptien de la Culture, Zahi Hawass, annonça sa redécouverte : une petite pyramide enfouie à une dizaine de mètres sous terre, dont la base mesurait environ 25 mètres et dont les pierres conservaient encore la trace du parement d’origine.
Cette découverte fut l’une des plus importantes de la décennie. Elle permit de confirmer l’existence d’un monument dédié à Sesheshet I, la mère du fondateur de la VIᵉ dynastie, et de mieux comprendre la place centrale que les mères royales occupaient dans la symbolique du pouvoir pharaonique.

Sesheshet : la mère du roi et gardienne de la lignée

La reine Sesheshet I joua un rôle essentiel dans la transmission du pouvoir entre la Ve et la VIᵉ dynastie. Elle n’était pas seulement la génitrice du futur roi Téti Ier : elle en fut la protectrice, la légitimatrice, et la première figure du culte dynastique maternel qui allait influencer tout l’Ancien Empire.
Son nom, Sesheshet, évoque la déesse Seshat, patronne de l’écriture, de la connaissance et de la mémoire. Comme son homonyme divine, la reine incarne la sagesse, la transmission et la mesure sacrée, trois principes fondamentaux de la royauté égyptienne.
À travers sa pyramide, Téti rend hommage à celle qui lui donna la vie et la légitimité : une reine-mère élevée au rang de matrice cosmique, garante de la continuité du monde.

Le complexe funéraire : un sanctuaire dédié à la mère du roi

Située à proximité immédiate de la pyramide de Téti Ier, la pyramide de Sesheshet faisait partie d’un ensemble réservé aux reines et mères royales. Le site, aujourd’hui connu sous le nom de « cimetière des reines », abritait plusieurs petites pyramides construites selon le modèle du roi, mais en taille réduite.

La pyramide de Sesheshet comportait un temple funéraire, un autel d’offrandes, et un couloir descendant menant à la chambre sépulcrale, creusée dans le calcaire du plateau. Des fragments de lin, de bois et d’or retrouvés à l’intérieur indiquent la présence initiale d’un sarcophage richement orné, probablement accompagné d’objets personnels.
Les archéologues ont également identifié des traces de peintures murales et des fragments de bas-reliefs représentant des scènes d’offrandes. Ces éléments témoignent d’un culte posthume entretenu par des prêtres pendant plusieurs générations après la mort de la reine.

L’architecture : entre tradition et innovation

La pyramide de Sesheshet I reprend les proportions classiques des reines de la VIᵉ dynastie : 20 mètres de haut, 25 mètres de base, et une structure interne simple mais solidement construite.
Le parement de calcaire blanc devait briller au soleil, tandis que la pyramide elle-même symbolisait le mont primordial sur lequel la reine renaissait chaque jour.
L’accès à la chambre funéraire s’effectuait par un couloir incliné menant à une antichambre, puis à la salle principale. Le plafond, orné de motifs célestes, évoquait la voûte des étoiles impérissables, où la reine devait rejoindre son fils divin et le soleil éternel.

Cette architecture raffinée, bien que modeste, illustre l’idée d’une ascension féminine vers l’éternité, parallèle à celle du roi. Chez Sesheshet, la maternité devient un chemin d’immortalité.

Une découverte archéologique majeure au XXIᵉ siècle

Lorsque les archéologues égyptiens dégagèrent la pyramide en 2008, ils furent stupéfaits de l’état de conservation du monument. Sous plus de quatre mètres de sable, les murs, le couloir d’accès et une partie de la chambre funéraire étaient encore en place.
Le cercueil de la reine, bien que dépouillé, contenait des fragments de lin et des restes humains momifiés, probablement ceux de Sesheshet elle-même.
Cette découverte offrait un témoignage unique sur les pratiques funéraires royales de la VIᵉ dynastie et sur la vénération accordée aux mères royales, figures divines de la fertilité et du renouveau.
Zahi Hawass déclara alors : « La pyramide de la mère de Téti est une preuve que, dans l’Égypte ancienne, le pouvoir des femmes rayonnait jusque dans l’éternité. »

Héritage spirituel et symbolique

La pyramide de Sesheshet I n’est pas seulement un monument funéraire : c’est un archétype du culte maternel dans l’Égypte pharaonique. En honorant sa mère par un édifice de pierre, Téti Ier fit de la maternité une source de légitimité divine.
Cette idée marquera durablement la pensée égyptienne : le roi tire son pouvoir du ventre sacré de sa mère, miroir de la déesse Isis donnant naissance à Horus.
Ainsi, à travers Sesheshet, la lignée royale s’inscrit dans le cycle cosmique de la création, où chaque naissance est une réplique du lever du soleil sur le monde.
Aujourd’hui encore, sa pyramide se dresse, discrète mais majestueuse, comme le symbole d’un lien indestructible entre le pouvoir et la maternité divine.
Sous le sable doré de Saqqarah, Sesheshet, la Mère du Roi, continue de veiller — silencieuse, mais éternelle, au seuil du ciel.

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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