Emplacement :Saqqarah Sud, au sud de la pyramide de Téti Ier
Date estimée de construction :vers 2332–2283 av. J.-C.
Pharaon à qui elle est destinée :Pépi Ier Meryré, 3ᵉ roi de la VIᵉ dynastie
Type de pyramide :à faces lisses
Hauteur :52,5 m (100 coudées royales environ)
Base :78,8 m (150 coudées royales environ)
Particularité :Contient des Textes des Pyramides gravés sur les murs de la chambre funéraire
État actuel :Fortement ruinée, ne subsistent que les soubassements et les couloirs internes

Aux confins de Saqqarah : le dernier grand monument de l’Ancien Empire

À première vue, la pyramide de Pépi Ier n’impressionne plus guère. De loin, elle semble n’être qu’un monticule de gravats, à peine perceptible sous le sable du désert. Et pourtant, c’est ici, à Saqqarah Sud, que reposait l’un des plus puissants souverains de l’Ancien Empire : Pépi Ier Meryré, le pharaon qui tenta de maintenir la flamme d’un monde en train de vaciller.
Son règne, long et complexe, fut celui d’un roi bâtisseur et réformateur. Mais derrière l’apparente prospérité, l’autorité royale commençait à se fissurer. Les nomarques (gouverneurs provinciaux) gagnaient en pouvoir, les temples s’enrichissaient, et les premières tensions d’un déclin politique se faisaient sentir.
C’est dans ce contexte de grandeur sur le déclin que s’élève la pyramide de Pépi Ier — un monument à la fois triomphal et mélancolique, comme une ultime proclamation de l’ordre cosmique.

Le choix de Saqqarah : un emplacement chargé de mémoire sacrée

Le choix de Saqqarah n’a rien d’un hasard. Ce plateau sacré, déjà investi depuis la IIIᵉ dynastie avec la pyramide à degrés de Djéser, abritait les sépultures des premiers rois de l’Ancien Empire. Pépi Ier s’installe donc à proximité de son père spirituel, Téti Ier, fondateur de la VIᵉ dynastie, inscrivant sa tombe dans une continuité symbolique.
Le complexe funéraire de Pépi Ier s’étendait sur un vaste espace : un temple bas, un temple haut, une chaussée couverte reliant les deux, et bien sûr la pyramide royale entourée de pyramides subsidiaires pour ses reines. Les noms mêmes de ces structures respiraient la lumière et la dévotion : sa pyramide se nommait Men-nefer-Pépi, « La perfection de Pépi est durable ». Un nom que la postérité allait transformer en Men-nefer, puis en Memphis — donnant naissance au nom grec de la capitale égyptienne.

Une architecture raffinée : héritière des grandes pyramides, témoin d’un temps qui s’éteint

La pyramide de Pépi Ier reste fidèle au modèle des grandes constructions de la Ve et de la VIe dynastie : faces lisses, orientation parfaitement alignée avec les quatre points cardinaux, et structure interne pensée comme un voyage initiatique.
Avec ses 52,5 mètres de hauteur, elle était certes plus modeste que celle de Khéops, mais son agencement n’avait rien à lui envier : un couloir descendant menant à un vestibule, puis à une antichambre et à la chambre funéraire, dont les parois étaient ornées de textes sacrés.
Le noyau de la pyramide, en calcaire local, était autrefois recouvert d’un parement de calcaire fin de Tourah, d’une blancheur éclatante. Le sommet portait probablement un pyramidion poli, symbole de la fusion du roi avec le soleil.

Les Textes des Pyramides : la parole éternelle des dieux gravée dans la pierre

Ce qui distingue véritablement la pyramide de Pépi Ier, ce sont ses Textes des Pyramides.
Découverts sur les murs de la chambre funéraire, ces inscriptions sont parmi les plus anciennes compositions religieuses de l’humanité. Gravés en colonnes verticales, peints à l’encre bleue, ils décrivent la transfiguration du roi, sa montée vers le ciel et son union avec les dieux.

Cartouches de Pépi Ier et textes des Pyramides.
Fragment de bloc de calcaire provenant des débris du mur nord de l’antichambre à l’intérieur de la pyramide de Pépi Ier.

On y lit des formules pour que Pépi s’élève comme un faucon, traverse le ciel comme Rê, ou se fonde dans Osiris pour renaître à jamais. Ces textes ne sont pas de simples prières : ce sont des instructions initiatiques, des codes d’ascension, des mantras destinés à guider le pharaon dans l’invisible. Avec eux, Pépi ne meurt pas : il devient étoile.

Découvertes archéologiques : quand le passé renaît sous le sable

Aujourd’hui, la pyramide est en grande partie effondrée. Le temps, les pillages et l’érosion ont réduit le monument à une masse chaotique de pierres. Mais les archéologues, notamment Gaston Maspero à la fin du XIXᵉ siècle, ont redonné voix à ces pierres. En dégageant les chambres internes, ils ont révélé au monde les premiers Textes des Pyramides jamais découverts.
À travers ces ruines, c’est tout un pan de la pensée égyptienne qui ressuscite : la croyance en une vie éternelle, la fusion du roi avec les astres, et cette conviction que la mort n’est qu’une étape vers la lumière.

Héritage et symbolique : Pépi Ier, roi devenu étoile

La pyramide de Pépi Ier marque la fin d’une époque. Après lui, les pyramides deviendront plus petites, moins raffinées, et l’Ancien Empire s’effondrera peu à peu.
Pourtant, son nom, Men-nefer, traversera les millénaires et donnera naissance à Memphis, cité mythique du delta, symbole de la puissance royale et du souvenir des temps premiers.
Aujourd’hui, lorsque le vent du désert souffle sur Saqqarah, il murmure encore entre les pierres de Pépi : des fragments de prières, des invocations gravées dans la roche, et la promesse d’un roi qui, à travers la poussière des âges, continue de régner parmi les étoiles.

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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