Une pyramide disparue

La pyramide connue sous le numéro 50 dans le catalogue de Karl Richard Lepsius se situe à Dahchour, à l’est de la célèbre pyramide rouge de Snéfrou (2575–2551 av. J.-C.). Aujourd’hui, elle est complètement détruite et sans doute jamais achevée. Ses vestiges à peine visibles la classent parmi les monuments les plus mystérieux et les plus méconnus de la région memphite.

Une attribution incertaine

Pour de nombreux spécialistes, cette pyramide reste anonyme. L’égyptologue Jocelyne Berlandini-Grenier a suggéré qu’elle aurait pu appartenir à Menkaouhor (2398–2389 av. J.-C.), un souverain de la Ve dynastie dont les monuments funéraires sont encore mal identifiés.

Cependant, aucun texte, aucune inscription ni aucun cartouche royal n’a été découvert sur le site. Les seules trouvailles consistent en des fragments de poterie, datés de la fin de la IVe ou du début de la Ve dynastie. Ces vestiges donnent une fourchette chronologique, mais ne permettent pas de confirmer le nom du pharaon à qui ce monument aurait appartenu.

Les recherches archéologiques

En 1986, une mission allemande dirigée par l’égyptologue Rainer Stadelmann entreprit une étude plus poussée des ruines. Les conclusions restèrent prudentes : la pyramide pourrait remonter à la IVe dynastie, voire à la Ve, mais rien ne permettait d’aller plus loin ni d’en attribuer la propriété à un roi ou une reine précis.

L’absence de structure clairement conservée – ni couloir, ni chambre funéraire identifiée – limite encore aujourd’hui les possibilités d’interprétation. La destruction du monument et les pillages répétés n’ont laissé que des traces ténues.

Un mystère de Dahchour

Si l’hypothèse de Jocelyne Berlandini-Grenier est exacte, la pyramide Lepsius N°50 pourrait être celle de Menkaouhor, roi encore mal connu de la fin de la Ve dynastie. Mais les preuves restent trop fragiles pour trancher.

D’autres chercheurs préfèrent la considérer comme un projet inachevé d’un souverain de la IVe dynastie, jamais mené à terme. Comme beaucoup de pyramides secondaires ou abandonnées, elle illustre la fragilité des monuments royaux lorsqu’ils ne furent pas solidement achevés et entretenus.

Conclusion

La pyramide Lepsius N°50 demeure un mystère archéologique. Anonyme, ruinée, et sans documentation, elle pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Doit-on la voir comme le tombeau perdu de Menkaouhor, ou comme un projet oublié d’un pharaon de la IVe dynastie ?

En attendant de nouvelles fouilles ou de découvertes inattendues, ce monument fantôme de Dahchour reste un témoignage silencieux de l’Ancien Empire et de ses ambitions parfois inachevées.

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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