Une pyramide encore sans attribution
Parmi les monuments d’Abousir, la pyramide N°24 répertoriée par l’archéologue allemand Karl Richard Lepsius reste une énigme. Inachevée et très ruinée, elle n’a jamais été formellement attribuée à un roi ou à une reine de l’Ancien Empire. Les chercheurs ne disposent pour l’instant que d’hypothèses.
Certains égyptologues tchèques, qui explorent le site depuis les années 1970, avancent qu’elle pourrait appartenir à la reine Rêpout-Neb (également appelée Repouet Nebeou ou Rêpoutnoub), épouse du pharaon Niouserrê Ini (2430–2399 av. J.-C.). Mais en l’absence d’inscriptions ou de preuves directes, cette identification reste encore incertaine.
Localisation et dimensions
Les vestiges de cette petite pyramide se trouvent au sud du plateau d’Abousir, à l’est de la pyramide de Néferefrê (2431–2430) et à environ cinquante mètres au sud de celle de Khentkaous II.
Ses dimensions initiales sont difficiles à déterminer avec précision. On estime sa base à environ 52 m, mais sa hauteur et la pente supposée de ses gradins demeurent inconnues. La destruction avancée du monument rend toute reconstitution fragile.

Un complexe funéraire réduit en ruines
Comme les autres pyramides de la nécropole, le monument était accompagné d’un petit complexe funéraire. Celui-ci comprenait une pyramide principale, un temple funéraire accolé à la face est, et une pyramide satellite destinée au culte. Malheureusement, l’ensemble a été presque entièrement détruit par le temps, les pillages et la réutilisation des pierres.
Les fouilles menées en 1983 par une mission tchèque dirigée par Miroslav Verner ont cependant livré des découvertes précieuses dans les ruines de la chambre funéraire :
- un sarcophage en granit rose,
- des fragments d’équipement funéraire,
- et surtout la momie endommagée d’une femme d’environ 23 ans.
Il est possible que cette jeune femme ait été la propriétaire de la pyramide. Mais son nom n’a pas été retrouvé, ni dans la chambre funéraire ni ailleurs sur le site.
La pyramide satellite Lepsius N°25
À l’angle sud-est de la pyramide N°24 se trouve une plus petite pyramide, identifiée par Karl Richard Lepsius comme la pyramide N°25. Elle est considérée comme la pyramide satellite du complexe. Contrairement à la pyramide principale, elle n’a jamais fait l’objet de fouilles approfondies, et son rôle exact reste encore méconnu.
Un monument qui garde ses secrets
La pyramide Lepsius N°24 illustre bien les difficultés auxquelles se heurtent les archéologues : monuments inachevés, ruines très endommagées, absence d’inscriptions. Pourtant, les découvertes de mobilier funéraire et de restes humains ouvrent une piste fascinante sur l’identité de la reine qui aurait pu y être enterrée.
Peut-être Rêpout-Neb, épouse de Niouserrê, ou bien une autre souveraine aujourd’hui oubliée. En l’état actuel, l’énigme demeure entière, et de nouvelles recherches seront nécessaires pour lever le voile sur ce tombeau perdu de l’Ancien Empire.
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