Emplacement :Gizeh, à l’est de la pyramide de Khéops
Date estimée de construction :vers 2580 av. J.-C.
Personne à qui elle est destinée :Hétep-Hérès I, mère de Khéops
Type de pyramide :Petite pyramide annexe (pyramide satellite)
Hauteur :~20 m
Base :~27 m × 27 m
Particularité :Le tombeau souterrain intact de la reine fut découvert sous la pyramide, contenant un mobilier funéraire exceptionnel
État actuel :Ruine très basse ; superstructure détruite ; chambre funéraire souterraine conservée et étudiée

Hétep-Hérès I : la mère de Khéops et le mystère d’un trésor royal enfoui

La reine Hétep-Hérès I, épouse de Snéfrou et mère de Khéops, occupe une place unique dans l’histoire de l’Égypte.
Son nom est souvent enveloppé de silence, comme si elle se tenait en retrait de la scène royale… mais les découvertes faites à Gizeh montrent au contraire qu’elle fut une figure majeure, honorée d’une tombe aussi discrète que fascinante.

À l’est de la Grande Pyramide, dans l’ombre monumentale du tombeau de son fils, se dressait autrefois une petite pyramide annexe : la pyramide de la reine Hétep-Hérès I.
C’est sous ce modeste monument que se cachait l’un des trésors funéraires les plus extraordinaires jamais mis au jour en Égypte.

Un emplacement stratégique au cœur de Gizeh

La pyramide de la reine se situe dans le secteur appelé “les pyramides satellites” de Khéops.
Cette position est hautement symbolique :
– elle place la reine au plus près de son fils divinisé,
– elle l’inscrit dans le même cycle funéraire,
– elle montre l’importance de sa lignée dans la consolidation de la IVe dynastie.
La petite pyramide n’apparaît plus aujourd’hui que comme un simple amas de pierres, mais jadis, elle complétait la triade sacrée du complexe royal.

Une petite pyramide… pour un secret immense

La structure originelle mesurait environ 20 mètres de haut, un monument modeste mais digne d’une reine-mère.
Comme les autres pyramides satellites, elle suivait un plan classique :
– base carrée,
– talus incliné,
– parement de calcaire fin.
Mais l’essentiel se trouvait sous la pyramide, dans les profondeurs du plateau.

En 1925, l’archéologue George Reisner découvrit une chambre souterraine intacte, restée scellée depuis plus de 4 500 ans.
À l’intérieur :
– un mobilier d’une finesse inouïe,
– des lits royaux incrustés d’or,
– un palanquin recouvert de feuilles d’or,
– des vases d’albâtre,
– ainsi qu’un sarcophage fermé… mais vide.

Un vide qui allait nourrir l’un des plus étranges mystères de Gizeh.

Le sarcophage vide : un mystère digne d’un récit initiatique

Lorsque le sarcophage fut ouvert, on s’attendait à découvrir la momie de la reine.
Mais il ne contenait rien.
Rien, sauf l’empreinte d’un corps qui avait été là… puis retiré.

Plusieurs hypothèses furent avancées :
– la momie aurait été déplacée en urgence suite à un effondrement du premier tombeau,
– elle aurait été transférée près de Khéops pour être protégée,
– ou bien elle aurait été volée dès l’Antiquité, avant même l’enterrement définitif.

Mais la présence intacte du mobilier laisse penser que la reine n’a peut-être jamais été inhumée dans cette pyramide, bien que son mobilier, lui, y ait été solennellement déposé.

Un complexe funéraire qui témoigne d’un statut exceptionnel

Le mobilier funéraire d’Hétep-Hérès est l’un des plus beaux ensembles de l’Ancien Empire.
Son trône incrusté d’or, ses lits cérémoniels, ses coffres à canopes et son palanquin royal témoignent d’une richesse étonnante et d’un statut rarement égalé.
Tout indique que la mère de Khéops n’était pas seulement une figure dynastique, mais un pilier du pouvoir, peut-être une régente dans l’ombre.

Une pyramide minuscule dans l’ombre d’un géant

Aujourd’hui, la pyramide de la reine Hétep-Hérès I est réduite à quelques rangées de blocs.
Le temps a effacé sa silhouette, mais non sa présence.
Car paradoxalement, c’est l’un des monuments les plus modestes du plateau qui a livré le trésor le plus précieux.

Dans les profondeurs de Gizeh, Hétep-Hérès I continue de rayonner par l’éclat de l’or et l’élégance des objets déposés pour elle — comme si la reine avait choisi l’invisible plutôt que la majesté de la pierre.

Héritage : la reine secrète de la IVe dynastie

La pyramide d’Hétep-Hérès I raconte une autre Égypte, plus intime, plus silencieuse :
celle des femmes qui, loin des colosses de pierre, ont façonné la continuité royale.
Son tombeau souterrain est l’un des plus beaux témoignages de la virtuosité artistique de la IVe dynastie.
Et même si son corps n’est jamais apparu, son histoire continue d’habiter les galeries de Gizeh comme un murmure d’or et de mystère.

Sous le soleil blanc du plateau, sa petite pyramide rappelle que la grandeur ne se mesure pas toujours en mètres, mais dans les secrets que la pierre consent à livrer.

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Institutions et revues francophones

Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)

Bulletin de l’IFAO (BIFAO)

Département des Antiquités égyptiennes du Louvre

Revue Égypte, Afrique & Orient

Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)

Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)

Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)

Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge

(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)

Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)

Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte

I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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