Emplacement :Plateau de Gizeh, au sud-ouest de la pyramide de Khéphren
Date estimée de construction :vers 2570 av. J.-C.
Personne à qui elle est destinée :Hénoutsen, épouse royale de Khéops
Type de pyramide :Petite pyramide annexe (pyramide de reine)
Hauteur :~20 m (à l’origine)
Base :~25 m × 25 m
Particularité :Le monument fut intégré plus tard au vaste complexe funéraire de Khéops ; présence d’un mastaba adjacent lié à la famille royale
État actuel :Très ruinée ; noyau interne visible ; structure difficile à distinguer sur le terrain

Hénoutsen : une reine dont le nom flirte avec l’ombre

La reine Hénoutsen apparaît comme une figure énigmatique de la IVe dynastie.
Son nom n’est jamais accompagné de longs récits, jamais au cœur des registres officiels, jamais affiché en grand sur les murs de pierre.
Et pourtant, son tombeau occupe une place stratégique sur le plateau mythique de Gizeh, là où reposent les souverains parmi les plus puissants de l’histoire.

Sa pyramide, modeste mais significative, nous révèle que les femmes de Khéops ne se tenaient pas dans l’arrière-plan : elles formaient les piliers silencieux de la continuité dynastique.

Gizeh : un écrin monumental pour une reine discrète

La pyramide d’Hénoutsen se trouve au sud-ouest de la pyramide de Khéphren, dans un secteur où se mêlent mastabas royaux, tombes de hauts dignitaires et pyramides de reines.
Cet emplacement n’est pas hasard : il traduit
– une proximité rituelle avec les souverains,
– un rôle important dans la cour,
– et l’intégration directe de la reine au programme funéraire royal.

Hénoutsen n’était peut-être pas la plus célèbre des épouses de Khéops, mais certainement l’une des plus honorées.

Une petite pyramide au design classique

Comme les autres pyramides de reines du plateau, celle d’Hénoutsen était à l’origine une structure élégante, haute d’environ 20 mètres, avec une base de 25 mètres de côté.
Sa forme géométrique simple était recouverte d’un parement en calcaire fin, transformant la superstructure en un prisme immaculé, brillant dans le soleil de Gizeh.

Aujourd’hui, il ne reste que le cœur interne :
– des blocs irréguliers,
– un talus érodé,
– des traces de fondations.
La pyramide a perdu sa silhouette mais non son aura.

Le tombeau et les indices d’un culte disparu

Non loin de la pyramide se trouvent les vestiges d’un mastaba adjacent, probablement lié à des membres de la famille royale.
Certains indices suggèrent que ce secteur a pu héberger un petit sanctuaire, voire un lieu de culte dédié à la reine, comme cela se faisait pour les épouses de Khéops.

Bien que le complexe soit ruiné, le plan général laisse entrevoir une organisation rituelle soigneuse, preuve de l’importance accordée à Hénoutsen dans la Maison Royale.

Le rôle politique et dynastique d’Hénoutsen

Hénoutsen pourrait avoir été :
– une épouse secondaire de Khéops,
– ou une épouse principale dont les archives ont été perdues.
Quoi qu’il en soit, l’honneur d’une pyramide indépendante sur le plateau de Gizeh place la reine dans le cercle restreint de celles dont le statut était suffisamment élevé pour recevoir un monument personnel.

L’existence même de sa pyramide rappelle que derrière chaque souverain se tient une figure féminine dont l’influence dépasse souvent les récits conservés.

La disparition de la forme, la survivance de la mémoire

La pyramide est aujourd’hui l’une des moins visibles de Gizeh.
Érodée, aplatie, presque confondue avec le sol, elle exige du visiteur un effort d’imagination – ou de sensibilité – pour deviner ses contours.
Mais dans ce silence minéral, on perçoit encore la logique sacrée du complexe de Khéops :
un ensemble où chaque pierre, chaque tombe, chaque pyramide raconte un fragment du grand récit dynastique.

Héritage : la reine que la pierre protège encore

Hénoutsen n’a peut-être pas laissé de textes, de statues très élaborées ou d’inscriptions monumentales.
Mais elle a laissé une pyramide – et dans l’Égypte de l’Ancien Empire, cela en dit long.
Sa présence au cœur de Gizeh, si proche des géants de pierre, atteste d’un rôle réel et reconnu.

La pyramide ruinée d’Hénoutsen est une survivante.
Elle nous rappelle que l’histoire n’est pas seulement faite des grands rois, mais aussi de celles qui, dans l’ombre des colosses, tissaient la toile invisible du pouvoir.

Sous la lumière brûlante du plateau, sa pyramide murmurante dit encore :
“Je fus reine. Et mon nom continue de vivre dans la pierre.”

Pour tout savoir sur les pyramides égyptiennes, vous pouvez consulter la page principale en cliquant ici.

Institutions et revues francophones

Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)

Bulletin de l’IFAO (BIFAO)

Département des Antiquités égyptiennes du Louvre

Revue Égypte, Afrique & Orient

Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)

Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)

Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)

Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge

(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)

Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)

Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte

I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)

Égypte, Pyramides

Étiqueté dans :

À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

Voir tous les articles