Emplacement :Abousir, près des complexes de Néferirkare Kakaï et Néferefrê
Date estimée de construction :vers 2440–2410 av. J.-C.
Personne à qui elle est destinée :Khentkaous II, épouse de Néferirkare Kakaï et mère du roi Niouserrê Ini
Type de pyramide :Petite pyramide royale à faces lisses
Hauteur :~17 m (à l’origine)
Base :~25 m × 25 m
Particularité :Découverte d’un temple funéraire complet ; traces d’un culte actif sur plusieurs règnes ; statut politique déterminant durant une transition dynastique
État actuel :Très ruinée ; substructure et temple funéraire encore lisibles sur le terrain

Khentkaous II : la reine-mère qui façonna une dynastie

Moins connue que son homonyme de Gizeh, Khentkaous II est pourtant l’une des femmes les plus influentes de la Ve dynastie.
Épouse de Néferirkare Kakaï, mère de Niouserrê Ini, elle se tient au cœur d’une période de transition politique délicate.
Son rôle exact reste débattu :
– régente ?
– co-souveraine ?
– garante du pouvoir en attendant la majorité de son fils ?
Quoi qu’il en soit, son monument d’Abousir témoigne d’une autorité qui dépasse celle d’une reine ordinaire.

Abousir : le royaume du soleil et des reines

Dans le paysage sacré d’Abousir, dominé par les pyramides des rois solaires, la pyramide de Khentkaous II occupe une place stratégique.
Elle se situe :
– à proximité immédiate de la pyramide de Néferirkare,
– au sein du même complexe administratif,
– à l’intérieur d’un réseau de temples en pleine expansion.
Ce n’est pas un hasard : la reine se place littéralement au centre du pouvoir religieux et administratif du royaume.

Une petite pyramide, mais une grande importance

La pyramide, haute d’environ 17 mètres, adopte le plan classique des pyramides des reines de l’Ancien Empire :
– noyau en calcaire local,
– parement fin (aujourd’hui disparu),
– descenderie simple,
– chambre funéraire en blocs ajustés.
Mais ce qui distingue Khentkaous II, ce n’est pas tant la pyramide elle-même que son temple funéraire, étonnamment vaste pour une reine.

Le temple funéraire : un sanctuaire d’envergure royale

Le temple attenant à la pyramide est l’un des mieux préservés d’Abousir.
On y retrouve :
– un sanctuaire à niches multiples,
– une grande salle hypostyle,
– des magasins d’offrandes,
– des cours avec piliers,
– une chapelle riche en inscriptions.
Des reliefs et fragments découverts montrent que la reine bénéficiait d’un culte funéraire actif sur plusieurs décennies, preuve de son importance politique.

Fait remarquable : l’architecture de ce temple s’inspire clairement des temples royaux de la même dynastie.
Un privilège rarissime.

Une reine au cœur de la transition

Les preuves archéologiques montrent que :
– à la mort de Néferirkare,
– avant que Niouserrê ne règne pleinement,
Khentkaous II aurait assuré la continuité de l’État.
Son nom apparaît dans un contexte qui laisse penser à une régence.
Comme Khentkaous I à Gizeh, elle aurait assuré la stabilité d’un royaume en pleine mutation.
Le soin apporté à son complexe funéraire confirme que son rôle n’était pas simplement symbolique.

Une chambre funéraire discrète mais soignée

La chambre funéraire est simple, creusée en partie dans la roche et renforcée par des blocs de calcaire.
Les archéologues y ont trouvé :
– des fragments de mobilier funéraire,
– des offrandes,
– des traces du rituel funéraire original.
Bien que modeste par rapport aux rois, l’ensemble montre un respect particulier pour la reine, comparable à celui accordé aux princesses divinisées.

Une mémoire honorée pendant des générations

Les fouilles ont mis en évidence que le temple funéraire de Khentkaous II a continué de fonctionner sous :
– Niouserrê,
– Menkaouhor,
– et même sous Djedkarê Isési.
Cela signifie qu’elle a bénéficié d’un culte funéraire étendu, entretenu bien après sa mort — un privilège rarissime pour une reine.
Son influence dépasse largement son règne.

Héritage : une reine inscrite dans la lumière solaire

La pyramide de Khentkaous II n’a rien de colossal,
mais elle s’inscrit dans un complexe religieux d’une importance capitale.
Elle témoigne d’une reine qui fut probablement la clé du passage entre deux règnes,
d’une femme que les prêtres d’Abousir honorèrent pendant des générations,
d’une souveraine silencieuse mais centrale dans la grande mécanique du pouvoir solaire.

Au milieu des ruines d’Abousir, dans les ombres des temples solaires,
sa pyramide semble encore dire :
« J’ai maintenu la lumière jusqu’à ce que mon fils puisse la porter. »

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Institutions et revues francophones

Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)

Bulletin de l’IFAO (BIFAO)

Département des Antiquités égyptiennes du Louvre

Revue Égypte, Afrique & Orient

Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)

Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)

Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)

Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge

(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)

Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)

Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte

I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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