La pyramide de Khendjer à Saqqarah : un chef-d’œuvre méconnu de la XIIIe dynastie

La pyramide de Khendjer, construite entre 1743 et 1738 av. J.-C., est l’un des rares monuments achevés de la XIIIe dynastie égyptienne. Située au sud du complexe funéraire de Pépi II (2246–2152) à Saqqarah, elle constitue un témoignage unique de cette période marquée par des règnes courts et une instabilité politique. Découverte en 1929 et fouillée jusqu’en 1931 par l’égyptologue Gustave Jéquier, elle est aujourd’hui en grande partie ruinée mais reste un jalon essentiel de l’architecture funéraire égyptienne.

Un complexe funéraire complet et rare

Le complexe funéraire de Khendjer est remarquable car il s’agit du seul complexe de la XIIIe dynastie dont la pyramide a été entièrement achevée. Il comprenait :

  • une pyramide principale,
  • un temple funéraire adossé à la face Est,
  • une pyramide satellite ou pyramide de culte, placée au Nord-Est.

On a également identifié deux enceintes : l’une en pierre, entourant directement la pyramide principale, et l’autre en briques, englobant tout le complexe. En revanche, aucun temple de la vallée n’a été retrouvé.

Reconstitution du complexe funéraire de Khendjer. Dessin de Franck Monnier.

Une petite chapelle, construite contre la face Nord de la pyramide, comportait une fausse porte et des bas-reliefs représentant des scènes d’offrandes. On y accédait par deux escaliers menant à une plate-forme surélevée.

La pyramide principale

La pyramide de Khendjer avait à l’origine une base de 52,50 m, une pente de 55° et une hauteur estimée à 37,35 m. Aujourd’hui, elle n’atteint plus qu’un mètre de haut.

Elle était construite avec un noyau en briques crues, recouvert de pierres noires et enveloppé d’un parement en calcaire de Tourah. Le pyramidion, retrouvé près des vestiges, était en granit noir et portait le nom de couronnement royal (Nisout-Bity) de Khendjer : Ouserkarê.

La structure interne

L’entrée se situait sur la moitié sud de la face Ouest. Un couloir descendant menait à une première herse de sécurité, similaire à celles des pyramides de Mazghouna, indiquant une contemporanéité dans leur construction.

Un escalier plus bas débouchait sur une double porte en bois qui ouvrait sur un palier horizontal. Ce palier donnait accès à un second système de fermeture par herse, puis à un couloir tournant vers le Nord. De là, un passage vers l’Ouest menait à la chambre funéraire.

La chambre, ainsi que l’antichambre attenante, était taillée dans un bloc monolithique de quartzite de près de 60 tonnes. Ce caveau contenait le sarcophage (retrouvé vide) et le coffre à vases canopes. Le plafond était soutenu par deux faisceaux massifs de quartzite, offrant une solidité exceptionnelle.

La pyramide satellite : culte royal ou sépulture secondaire ?

La pyramide satellite, située au Nord-Est, possède une structure plus simple. Son entrée se trouvait sur la face Est et menait à une antichambre centrale desservant deux chambres funéraires. Dans chacune, un sarcophage a été retrouvé, mais aucun ne semble avoir jamais été fermé.

Les égyptologues hésitent encore sur sa fonction : s’agissait-il d’une pyramide satellite dédiée au ka du roi (son double spirituel), ou bien d’une pyramide destinée à une reine ? Le débat reste ouvert.

Conclusion

La pyramide de Khendjer est l’un des rares exemples achevés de la XIIIe dynastie, une période souvent jugée secondaire dans l’histoire égyptienne. Pourtant, son architecture ingénieuse, l’utilisation du quartzite monolithique et la présence d’une pyramide satellite en font un monument unique. Même ruinée, elle témoigne du savoir-faire des architectes de l’Ancien Empire tardif et du souci de perpétuer les traditions funéraires royales malgré un contexte politique instable.

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À propos de l'auteur

Tony

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