Emplacement :Zawiyet el-Aryan, entre Gizeh et Abousir
Date estimée de construction :vers 2550 av. J.-C.
Personne à qui elle est destinée :Baka (ou Bikheris), prince ou roi éphémère de la IVe dynastie
Type de pyramide :Pyramide à degrés ou à faces lisses (inachevée)
Hauteur :inconnue (seul le niveau inférieur est visible)
Base :~200 m × ~200 m (estimation du tracé de fondation)
Particularité :Entrée avec graffitis en encre noire portant les signes “Bau-ka” ou “Baka”, unique mention du propriétaire ; projet royal abandonné très tôt
État actuel :Très ruinée ; fosse gigantesque en partie taillée dans le rocher ; noyau à peine amorcé

Baka : le prince dont le nom survit mieux que la pyramide

La figure de Baka, parfois identifié au mystérieux roi “Bikheris” des listes grecques, flotte comme une ombre dans l’histoire de la IVe dynastie.
On ne sait presque rien de lui :
– fils possible de Khéphren,
– souverain éphémère,
– ou prince héritier mort avant son couronnement.
Mais un fragment d’encre sur une paroi, un simple graffiti technique laissé par les ouvriers, a suffi à murmurer son nom à travers les millénaires : Bau-ka, “l’âme du ka est puissante”.

C’est à Zawiyet el-Aryan que l’on trouve la trace de son monument : une pyramide gigantesque… qui n’a jamais vu le jour.

Zawiyet el-Aryan : le désert des projets interrompus

Entre Gizeh et Abousir, Zawiyet el-Aryan abrite plusieurs structures monumentales abandonnées :
– la “pyramide à couches” attribuée à Khaba,
– un gigantesque “fossé” ou base pyramidale attribuée à un souverain de la IVe dynastie,
– et la fameuse pyramide inachevée de Baka.

Le site est aujourd’hui une zone militaire, rendant l’accès extrêmement difficile.
Pourtant, les descriptions anciennes révèlent un projet funéraire d’une ampleur étonnante :
une fosse parfaitement creusée dans la roche, entourée de murs massifs — comme si l’on avait préparé le berceau d’une pyramide colossale.

Un chantier titanesque stoppé à son premier souffle

La pyramide de Baka n’a jamais dépassé le stade des fondations.
On peut encore y voir :
– une immense cour creusée dans le calcaire,
– des murs de soutènement,
– un tracé carré d’environ 200 mètres de côté,
– un puits central gigantesque,
– un début de rampe d’accès.

En surface, presque rien.
Sous la surface, une architecture préparée avec une précision digne des plus grands souverains… mais jamais réalisée.

Les graffitis de la vie quotidienne : la preuve du nom

Ce qui rend cette pyramide unique, ce sont les graffitis en encre noire trouvés dans les galeries préparatoires :
des marques de chantier, laissées par les équipes d’ouvriers, où apparaît le nom Bau-ka, interprété comme “Baka”.
Ces traces sont parmi les seules mentions connues de ce prince-roi.

Elles sont le dernier témoignage d’un règne trop court pour laisser une pyramide, mais assez long pour laisser une empreinte humaine dans la pierre.

Un monument peut-être royal, peut-être princier

Les égyptologues débattent encore du statut de Baka :
– un roi très éphémère de la IVe dynastie,
– un fils de Khéphren,
– ou un prince héritier dont la mort aurait précipité l’abandon du chantier.

La taille prévue du monument — comparable aux pyramides royales — indique cependant un projet royal plutôt que princier.
Ce n’était pas une pyramide annexe : c’était une pyramide majeure en devenir.

Un tombeau jamais réalisé

Aucune chambre funéraire n’a été trouvée, car le chantier n’a jamais atteint ce stade.
La descenderie n’est qu’esquissée, les galeries sont à peine amorcées.
Tout indique un arrêt brusque du projet, probablement lié à :
– la mort du commanditaire,
– un changement politique,
– ou la montée sur le trône d’un autre héritier.

Le désert a alors refermé ses griffes sur la pierre, transformant l’ambition de Baka en un écho inachevé.

Héritage : la pyramide qui raconte un destin fauché

La pyramide de Baka n’a pas de sommet, pas de parement, pas de chambres.
Elle n’a que des fondations — mais quelles fondations.
Elles suffisent à évoquer :
– l’ambition monumentale de la IVe dynastie,
– la transition entre Khéphren et Menkaourê,
– les destins brisés dont l’archéologie retrouve parfois seulement l’empreinte d’un nom.

La pyramide de Baka est un fantôme de pierre.
Un projet solaire, royal, stoppé au premier souffle.
Mais dans les couloirs jamais achevés de Zawiyet el-Aryan, l’inscription Bau-ka murmure encore :

« J’ai existé. J’ai rêvé une pyramide. Le désert en garde la trace. »

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Institutions et revues francophones

Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)

Bulletin de l’IFAO (BIFAO)

Département des Antiquités égyptiennes du Louvre

Revue Égypte, Afrique & Orient

Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)

Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)

Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)

Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge

(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)

Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)

Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte

I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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