Un roi bâtisseur
Niouserrê Ini (2430–2399 av. J.-C.) régna longtemps et se distingua par une intense activité de construction. Il fit achever les complexes funéraires de son père, Néferirkarê, et de son frère Néferefrê, et transforma la pyramide satellite de son père en complexe destiné à sa mère, Khentkaous II.
En plus de ces travaux, il édifia son propre complexe funéraire ainsi qu’un temple solaire. Sa pyramide est le dernier monument de la Ve dynastie construit sur le plateau d’Abousir.
Un emplacement stratégique
Les pyramides de Sahourê, Néferirkarê et Néferefrê sont alignées selon une diagonale pointant vers Héliopolis. Niouserrê rompit volontairement cet alignement en plaçant sa pyramide entre celles de son père et de Sahourê. Cette décision lui permit d’intégrer plus facilement la chaussée et le temple de vallée de Néferirkarê à son propre complexe.
Son ensemble se composait donc de tous les éléments traditionnels : pyramide royale, pyramide satellite au sud-est, temple funéraire, chaussée et temple de vallée. La chaussée, longue de 368 m, est exceptionnelle par sa bifurcation vers le nord, probablement imposée par le manque d’espace sur le plateau.
La pyramide du roi
Appelée « La pyramide où sont établis des Dieux », elle est l’une des plus petites d’Abousir : 78,50 m de base, 51,50 m de hauteur et une pente de 51°50′.
Son noyau est formé de sept degrés de calcaire local, revêtu de calcaire de Tourah. L’entrée au nord mène à un couloir renforcé de granit et bloqué par trois herses, conduisant à une antichambre puis à la chambre funéraire, toutes deux voûtées de blocs en chevrons.
Les pyramides secondaires
La pyramide satellite, d’environ 15,50 m de base et 10,50 m de hauteur, se situe dans l’angle sud-est de la pyramide du roi.
Deux autres pyramides de reines, attribuées à l’époque de Niouserrê et de Néferefrê, ont également été identifiées. L’une d’elles pourrait appartenir à la reine Rêpout-Neb, épouse de Niouserrê.
Le temple funéraire
De plan inhabituel en forme de L, son temple funéraire dut s’adapter à la présence de mastabas voisins. Il comportait cependant tous les éléments essentiels :
- un hall d’entrée,
- une cour péristyle de seize piliers,
- des magasins,
- un sanctuaire intérieur avec la salle aux cinq chapelles et la stèle fausse porte.
Fait remarquable, le temple de Niouserrê est le premier à posséder des pylônes monumentaux, préfigurant ceux des grands temples du Nouvel Empire.
Le temple de vallée
Construit sur le modèle de celui de Sahourê, le temple de vallée se composait d’un portique à huit colonnes de granit rouge, d’un vestibule abritant de grandes statues du roi et de salles annexes décorées de reliefs peints. Il reliait la chaussée au temple funéraire, complétant ainsi l’un des complexes les plus aboutis d’Abousir.
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