Un règne trop court pour un grand projet
Néferefrê (2431–2430 av. J.-C.), troisième roi de la Ve dynastie à bâtir à Abousir, entreprit de construire son complexe funéraire au sud-ouest de la pyramide de son père, Néferirkarê I Kakaï (2446–2438). Mais son règne extrêmement bref ne lui permit pas de mener à bien son projet : seule la base de sa pyramide et une partie du temple funéraire furent amorcées.
Les papyri d’Abousir avaient longtemps laissé supposer l’existence d’un tel monument, mais ce n’est qu’au début des années 1970 que les fouilles ont confirmé son emplacement et son attribution.
Un complexe inachevé
Le projet initial prévoyait un vaste ensemble funéraire, délimité par un mur carré de 150 m de côté. Mais la mort précoce du roi mit fin aux travaux :
- aucune pyramide satellite ni pyramide de reine,
- pas de chaussée ni de temple de vallée,
- un temple funéraire réduit et achevé seulement après son décès.
Un bâtiment en brique crue, rappelant l’architecture des palais, fut construit au sud du temple et demeure unique en son genre. À proximité, les fouilles tchèques ont mis au jour des statues du roi et des fragments de trône, aujourd’hui conservés au musée du Caire.
Un autre édifice, surnommé le « sanctuaire du couteau », servait probablement aux sacrifices rituels d’animaux destinés au culte funéraire.
La pyramide transformée en mastaba
La pyramide projetée devait atteindre 78 m de base, comparable à celle de Sahourê. Mais à la mort du roi, les constructeurs se contentèrent d’ériger un grand mastaba carré de 65 m de côté et de 7 m de hauteur, correspondant à la première assise du noyau.
Un couloir d’environ 40 m menait à une antichambre, puis à la chambre funéraire. Celles-ci étaient revêtues de calcaire de Tourah et voûtées de blocs disposés en chevrons.
Peu de mobilier fut retrouvé : quelques fragments d’un sarcophage en granit rouge, quatre vases canopes en albâtre, et des ossements attribués au roi. Une main gauche momifiée, appartenant à un jeune homme d’environ 20–23 ans, a confirmé l’âge probable de Néferefrê au moment de sa mort.
Un temple funéraire prolongé par son frère
Le temple funéraire fut complété en plusieurs étapes par son frère et successeur, Niouserrê Ini. Il conserva le plan classique instauré depuis Sahourê, avec un sanctuaire, des magasins, une salle hypostyle et des archives administratives.
Les papyri retrouvés attestent que ce temple resta actif pendant plusieurs siècles, jouant un rôle central dans la gestion des offrandes de la nécropole memphite.
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