Alice au Pays des Merveilles : un conte initiatique et maçonnique ?
Paru en 1865, Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll est l’un des récits les plus célèbres de la littérature mondiale. Adapté par Disney en 1951, il est souvent perçu comme une histoire enfantine, absurde et onirique. Pourtant, derrière les aventures de la jeune Alice se cache une lecture symbolique et initiatique beaucoup plus profonde.
Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson, professeur de mathématiques à Oxford, aurait glissé dans son récit des allusions à la franc-maçonnerie et à l’alchimie. Le voyage d’Alice devient alors celui d’un initié en quête de lumière.
Le lapin blanc et l’appel de l’initiation
Tout commence par la vision du lapin blanc, pressé, tenant une montre à gousset. Dans de nombreuses traditions, le lapin est lié à la lune et symbolise le passage de l’obscurité à la lumière. Suivre le lapin blanc, c’est accepter l’appel de l’initiation.
On retrouve ce même symbole dans Matrix, où Néo doit lui aussi « suivre le lapin blanc » pour quitter le monde illusoire et découvrir la vérité.
Le terrier et le VITRIOL
En poursuivant le lapin, Alice tombe dans un terrier sans fin. Cette descente est l’image du fameux acronyme alchimique VITRIOL : Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem (« Visite l’intérieur de la terre et, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée »).
Il ne s’agit pas d’aller au centre de la Terre, mais de plonger en soi-même pour entreprendre une véritable introspection.
La porte basse et l’humilité
Alice se retrouve face à une porte trop petite pour passer. En franc-maçonnerie, la « porte basse » est un symbole d’humilité : chacun doit se courber pour entrer dans la loge, quels que soient son rang ou ses richesses. Elle représente aussi le passage entre deux états : le profane et l’initié.
Les potions et la maîtrise de soi
En buvant une potion ou en mangeant un gâteau, Alice change sans cesse de taille. Ces transformations illustrent un principe initiatique : « Ce qui est abaissé sera élevé, ce qui est élevé sera abaissé ». Autrement dit, l’ego doit être diminué pour laisser grandir d’autres qualités, comme la sagesse et l’empathie.
La polarité et les opposés
La rencontre avec Tweedledee et Tweedledum illustre le principe hermétique de la polarité : tout est double, tout possède ses contraires. Le chaud n’existe que parce que le froid existe, la lumière ne peut être comprise sans l’ombre. En franc-maçonnerie, ce principe est symbolisé par le soleil et la lune.
Le miroir et la connaissance de soi
Parmi les symboles les plus forts figure le miroir. Dans l’ésotérisme, il représente la confrontation avec soi-même. Dans les rituels maçonniques, il rappelle que nos pires ennemis ne se trouvent pas à l’extérieur, mais en nous-mêmes.
Le labyrinthe et la décapitation
Le labyrinthe est un autre symbole initiatique : il figure le chemin tortueux de la vie et les épreuves à surmonter. Quant à la menace de décapitation brandie par la Reine de Cœur, elle marque la fin d’un cycle. Couper la tête, c’est se libérer des pensées limitantes pour atteindre un nouvel état de conscience.
Un voyage intérieur
La fin du récit révèle qu’Alice observait son propre cheminement : toute cette aventure n’était en réalité qu’une introspection. Chaque étape de son parcours symbolise les phases d’une quête spirituelle, proche de celles que l’on retrouve en alchimie et en franc-maçonnerie.
Conclusion
Loin d’être une simple fantaisie enfantine, Alice au Pays des Merveilles apparaît comme une véritable allégorie initiatique. Entre symboles maçonniques, métaphores alchimiques et réflexions philosophiques, le voyage d’Alice nous invite à plonger en nous-mêmes pour trouver la lumière cachée.
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