Emplacement :Saqqarah Nord, à proximité de la pyramide de Téti Ier
Date estimée de construction :vers 2320 av. J.-C.
Pharaon associé :Téti Ier
Personne à qui elle est destinée :Reine Khouit (ou Khuit)
Type de pyramide :à faces lisses
Hauteur :environ 20 m (environ 38 à 40 coudées royales)
Base :environ 25 m (47 coudées royales)
Particularité :Temple funéraire découvert avec des reliefs rares représentant la reine et les offrandes royales
État actuel :Très ruinée, mais partiellement dégagée et identifiée grâce aux fouilles modernes

La reine Khouit : une épouse royale sortie du sable de l’oubli

La reine Khouit, parfois transcrite Khuit, fut l’une des épouses de Téti Ier, premier roi de la VIᵉ dynastie. Longtemps restée dans l’ombre d’autres reines plus célèbres comme Iput Ier, mère du pharaon Pépi Ier, Khouit a retrouvé sa place dans l’histoire grâce aux fouilles de la nécropole de Saqqarah Nord.
Son nom, qui signifie probablement « Celle qui protège » ou « Celle qui préserve », évoque la fonction maternelle et protectrice attribuée aux reines de l’Ancien Empire. À travers son complexe funéraire, construit à proximité immédiate de la pyramide royale, Khouit reçoit un hommage discret mais hautement symbolique : celui d’une épouse céleste, gardienne du trône et médiatrice entre le roi et les dieux.

Le complexe funéraire des reines de Téti : un chœur au service du soleil

Autour de la pyramide de Téti Ier, plusieurs pyramides secondaires ont été érigées pour ses épouses royales : Iput Ier, Sesheshet et Khouit. Ces pyramides, bien que modestes par leurs dimensions, constituent un ensemble architectural cohérent, révélant l’importance croissante du rôle des reines dans la théologie solaire de l’époque.
Leurs temples funéraires, édifiés à proximité directe du temple du roi, formaient une constellation symbolique autour du soleil central — le pharaon.
La pyramide de Khouit, légèrement au sud de celle d’Iput, faisait partie de cet ensemble sacré. Elle s’accompagnait d’un petit temple funéraire, d’une cour à colonnes et d’un autel d’offrandes, où les prêtres accomplissaient chaque jour les rituels destinés à assurer la survie spirituelle de la reine dans l’au-delà.

Une architecture miniature fidèle au modèle royal

Bien que réduite à l’état de ruine aujourd’hui, la pyramide de Khouit reproduisait à échelle réduite les canons architecturaux des grandes pyramides royales. Haute d’environ 20 mètres et construite en calcaire local, elle était recouverte d’un parement de calcaire blanc de Tourah, dont quelques blocs ont été retrouvés.

Son plan interne était simple : un couloir descendant menant à une antichambre et à une chambre funéraire, où reposait la reine dans un sarcophage en calcaire poli. Les archéologues ont retrouvé des fragments de reliefs et de bas-reliefs représentant des offrandes, des parfums et des vases d’albâtre — autant de symboles de pureté et de renaissance.
Le plafond, décoré d’un motif de ciel étoilé, plaçait la reine sous la voûte céleste, prête à renaître parmi les étoiles comme le roi dans sa propre pyramide.

Des découvertes archéologiques d’une rare délicatesse

Les fouilles de la pyramide de Khouit ont été menées dans la première moitié du XXᵉ siècle, notamment par Gustave Jéquier, l’un des grands spécialistes de la VIᵉ dynastie. Les travaux ont permis de dégager les soubassements du temple funéraire et plusieurs fragments de reliefs finement sculptés.
Certains blocs portent le nom de la reine, confirmant son identité, et montrent des scènes d’offrandes rituelles typiques : pain, bière, encens et tissus sacrés, offerts par des prêtres et des servantes.
Ces représentations ne sont pas seulement décoratives : elles participent à la magie du lieu. Dans la pensée égyptienne, ce que l’on représente devient réel dans l’au-delà. Ainsi, la pyramide devient le corps symbolique de la reine, et ses murs, un souffle de vie éternelle.

Une pyramide effacée mais révélatrice

Aujourd’hui, la pyramide de Khouit n’est plus qu’un amas de pierres écroulées, à peine discernable dans le sable. Pourtant, sa redécouverte a une importance capitale : elle éclaire la manière dont les reines furent associées au culte solaire et à la théologie de la résurrection.
Khouit, bien qu’épouse secondaire, bénéficia d’un monument complet, signe qu’elle occupait une place de choix dans le harem royal. L’attention portée à son temple montre aussi que l’au-delà féminin commençait à être envisagé selon des codes semblables à ceux du roi.
C’est une évolution spirituelle majeure : la lumière de Rê n’éclaire plus seulement le pharaon, mais s’étend désormais à celles qui partagent sa royauté terrestre et céleste.

Khouit : l’étoile silencieuse du couchant

La pyramide de Khouit, comme celle de Téti Ier, n’est pas qu’un tombeau : c’est un sanctuaire de passage, un espace de transformation. Les reines de la VIᵉ dynastie, en particulier Khouit, incarnent la force douce du féminin sacré, complément du pouvoir solaire du roi.
Si la pierre s’est effondrée, le symbole demeure : celui d’une femme royale qui, au cœur du désert de Saqqarah, reçut le même honneur spirituel que son époux.
Sous la poussière du temps, son nom persiste, gravé dans la mémoire de l’Égypte ancienne comme un murmure de lumière.
Khouit, « Celle qui protège », continue de veiller sur la nécropole royale, invisible mais présente, gardienne silencieuse du passage vers l’éternité.

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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