Parmi les énigmes les plus fascinantes de la fin de l’Ancien Empire égyptien, la pyramide de Choui, parfois transcrite Khoui, occupe une place singulière. Située à Dara, en Moyenne-Égypte, cette construction monumentale est aujourd’hui réduite à un immense amas de ruines, mais elle pourrait bien être l’un des derniers monuments royaux de la VIIIe dynastie.
Un monument colossal aujourd’hui presque disparu
Le site de Dara abrite les vestiges d’un tombeau monumental attribué au roi Choui (ou Khoui). Totalement effondré, il n’en reste plus qu’une hauteur d’environ 4 mètres. Pourtant, les dimensions initiales de l’édifice témoignent de son importance :
- Base : environ 130 mètres de côté
- Mur d’enceinte : 138 m x 144 m
Ces proportions impressionnantes laissent penser qu’il s’agissait bien d’une pyramide royale, peut-être construite avec des angles arrondis, particularité rare dans l’architecture funéraire égyptienne.
Le monument était entouré d’un mur de clôture rectangulaire, délimitant un vaste espace sacré comparable à ceux des grandes pyramides de l’Ancien Empire.
Un tombeau sans nom certain
Lors de ses fouilles au début du XXe siècle, l’égyptologue Raymond Weill n’a trouvé aucun élément direct prouvant que le tombeau appartenait réellement au roi Choui. Cependant, un cartouche portant son nom fut mis au jour dans une tombe voisine, renforçant l’hypothèse d’une attribution possible.
L’absence d’inscriptions explicites dans le monument principal laisse subsister le doute sur son identité réelle : appartenait-il à un roi oublié, à un haut dignitaire, ou à un prince de la fin de l’Ancien Empire ?
Pyramide ou mastaba ? Le débat archéologique
La véritable nature de la structure de Dara reste un mystère archéologique non résolu.
Était-ce une pyramide inachevée ou un mastaba géant ?
Le plan du monument, presque carré et orienté nord-sud, ne correspond pas entièrement aux pyramides classiques de l’Ancien Empire. Sa sous-structure souterraine, en revanche, rappelle celle des mastabas de briques de la IIIe dynastie, notamment ceux de Beit Khallaf.
Le couloir d’accès, partant du nord, débute par un passage horizontal à ciel ouvert, puis devient descendant pour rejoindre la chambre funéraire.
Cette dernière, dont les murs étaient revêtus de blocs de calcaire, témoigne d’un soin architectural significatif — mais insuffisant pour trancher entre la pyramide et le mastaba.
Une architecture de transition entre deux mondes
La construction de Dara semble refléter une période de déclin et de transition.
À la fin de l’Ancien Empire, le pouvoir royal s’affaiblit, les ressources se raréfient, et les traditions funéraires se transforment.
La tombe de Choui illustre cette mutation : mélange d’héritage monumental et de simplification technique, elle marque peut-être le dernier souffle du modèle pyramidal avant l’émergence des nécropoles provinciales du Moyen Empire.
Élément | Détail |
---|---|
Localisation | Dara, Moyenne-Égypte |
Dynastie | VIIIe dynastie |
Attribution | Roi Choui (ou Khoui) |
Base | 130 m |
Hauteur actuelle | environ 4 m |
Mur d’enceinte | 138 m x 144 m |
Matériaux | Briques crues et calcaire |
Archéologue principal | Raymond Weill |
Particularité | Structure indéterminée : pyramide ou mastaba |
Un mystère encore non résolu
Aujourd’hui, la « pyramide » de Dara demeure l’une des énigmes les plus intrigantes de la fin de l’Ancien Empire.
Ni totalement royale, ni clairement provinciale, elle incarne le flou historique d’une Égypte en pleine désorganisation, où le prestige pharaonique vacillait mais ne disparaissait pas encore.
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