Emplacement :Abousir
Date estimée de construction :vers 2445–2420 av. J.-C.
Pharaon à qui il est destiné :Niouserrê Ini, roi majeur de la Ve dynastie
Type de monument :Pyramide à faces lisses + vaste complexe funéraire solaire
Hauteur :~52 m
Base :~78,5 m × 78,5 m
Particularité :Temple funéraire exceptionnellement complexe ; innovations architecturales ; proximité du temple solaire royal
État actuel :Très ruinée ; pyramide effondrée ; parties importantes du temple funéraire préservées

Niouserrê Ini : le roi qui harmonisa la lumière

Niouserrê Ini, sans être le plus célèbre des pharaons, est l’un de ceux qui ont laissé la plus profonde empreinte architecturale sur la Ve dynastie.
Son règne long et stable permit l’achèvement de nombreux chantiers :
– le temple solaire de son père Néferirkarê,
– la mise en ordre des complexes d’Abousir,
– et la construction de son propre complexe, l’un des plus élaborés de l’Ancien Empire.

Avec Niouserrê, l’Égypte entre dans une phase d’équilibre où l’art, la religion et l’architecture se répondent dans une harmonie nouvelle.

Abousir : le théâtre majeur de la dynastie solaire

Comme Sahourê et Néferirkarê avant lui, Niouserrê choisit Abousir pour son complexe funéraire.
Le site est alors un immense chantier royal, un véritable laboratoire du culte solaire.
La pyramide de Niouserrê s’élève à quelques centaines de mètres de celle de son père, comme un maillon supplémentaire dans une chaîne sacrée qui relie :
– pyramides,
– temples solaires,
– chaussées décorées,
– chapelles d’offrandes.

Il s’agit moins d’un tombeau isolé que d’un quartier divin, où se joue la liturgie royale.

Une pyramide qui perpétue le modèle sahouréen

Avec ses 52 mètres de haut et sa base d’environ 78,5 mètres, la pyramide de Niouserrê suit le modèle mis en place par Sahourê.
Elle est moins colossale que celles de Gizeh, mais parfaitement intégrée dans le système solaire :
– façade nord orientée vers le lever du soleil,
– temple funéraire richement décoré,
– rampe monumentale,
– alignements symboliques avec le temple solaire royal.

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La superstructure est aujourd’hui très ruinée, mais les fondations et les angles du noyau témoignent d’une construction soignée.

Le temple funéraire : un véritable palais de pierre

Le temple funéraire de Niouserrê est un joyau.
C’est l’un des plus complets et des mieux conservés de toute la Ve dynastie.
À l’intérieur, on trouve :
– une grande cour hypostyle bordée de colonnes en granite,
– un sanctuaire d’offrandes,
– des salles de culte multiples,
– des portiques raffinés,
– et une succession de pièces servant aux processions quotidiennes.

Les reliefs, aujourd’hui fragmentaires, témoignent d’un art maîtrisé, où :
– les processions d’offrandes,
– les scènes de navigation,
– et les représentations des domaines agricoles royaux
s’entremêlent pour célébrer la prospérité du règne.

Une chaussée rituelle qui relie la vallée au soleil

La chaussée reliant le temple de vallée au temple funéraire était profondément décorée.
On y trouvait :
– des scènes de triomphe royal,
– des cortèges d’animaux exotiques,
– des représentations de travaux agricoles,
– des processions symboliques liées au culte solaire.

C’était un véritable couloir narratif, où chaque paroi racontait la participation du roi à l’ordre cosmique.

Le temple solaire : la clé du complexe

Niouserrê possédait son propre temple solaire, appelé Shesepibrê — « La splendeur de Rê ».
Ce monument, situé à Abou Ghorab, jouait un rôle essentiel dans le culte quotidien du roi.
Son complexe funéraire d’Abousir se comprenait en miroir de ce temple :
l’un attirait le soleil,
l’autre préparait le souverain à renaître avec lui.

Ainsi, la pyramide devient moins un tombeau qu’un instrument rituel, une station de la course éternelle du soleil.

Un roi bâtisseur et réformateur

Le règne de Niouserrê est marqué par :
– une stabilité administrative,
– de grands travaux à Abousir,
– une continuité dans l’idéologie solaire,
– un perfectionnement du style artistique.

Son complexe funéraire reflète cette prospérité : il est minutieux, riche, et pensé pour durer.

Héritage : le sommet de l’art de la Ve dynastie

Le complexe funéraire de Niouserrê Ini représente l’aboutissement du programme religieux initié par Ouserkaf :
un équilibre parfait entre tradition pyramidale et innovations solaires.

Dans les ruines d’Abousir, le visiteur ressent encore cette harmonie :
un lieu où chaque mur, chaque cour, chaque pierre raconte une Égypte apaisée, tournée vers la lumière.

La pyramide est ruinée, mais son complexe, lui, témoigne toujours du génie de Niouserrê —
un roi peut-être discret,
mais un souverain dont les architectes ont su capturer l’essence de son époque :
la lumière comme centre du monde.

Pour tout savoir sur les pyramides égyptiennes, vous pouvez consulter la page principale en cliquant ici.


Institutions et revues francophones

Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)

Bulletin de l’IFAO (BIFAO)

Département des Antiquités égyptiennes du Louvre

Revue Égypte, Afrique & Orient

Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)

Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)

Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)

Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge

(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)

Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)

Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte

I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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