Emplacement :Abousir
Date estimée de construction :vers 2460 av. J.-C.
Pharaon à qui il est destiné :Néferefrê, fils de Néferirkarê Kakaï (Ve dynastie)
Type de monument :Pyramide inachevée (transformée en mastaba monumental)
Hauteur :~7 m (état actuel)
Base :~65 m × ~65 m
Particularité :Mort prématurée du roi entraînant l’arrêt brutal du chantier ; temple funéraire réaménagé sous forme de sanctuaire improvisé mais riche en découvertes
État actuel :Très ruinée ; pyramide jamais élevée au-delà du premier degré ; traces du temple funéraire conservées

Néferefrê : un règne trop bref pour atteindre le ciel

Néferefrê, fils de Néferirkarê, est l’un de ces souverains dont le destin a été interrompu avant même que son monument ne prenne forme.
La Ve dynastie est alors en plein essor, Abousir se couvre de pyramides et de temples solaires…
Mais Néferefrê meurt jeune.
Trop jeune pour permettre l’achèvement de sa pyramide, qui n’atteindra jamais la hauteur prévue et restera un socle, une base lourde posée sur le désert, comme un rêve figé au premier souffle.

Abousir : le royaume des projets interrompus

Le complexe funéraire de Néferefrê se trouve au cœur d’Abousir, entre les pyramides de son père Néferirkarê et de son frère Niouserrê.
Une dynastie entière se déploie ici, dans un paysage religieux où les temples solaires dictent les principes de construction.
Mais la pyramide de Néferefrê tranche avec celles de ses proches :
– elle est basse,
– inachevée,
– presque un mastaba,
– mais pensée comme une pyramide à l’origine.

Les ouvriers n’eurent pas le temps de dépasser le premier niveau : la mort du roi faucha le chantier.

Une pyramide abandonnée puis transformée

Ce qui devait être une pyramide à faces lisses de 65 mètres de côté ne fut jamais menée au-delà du noyau initial.
Après la mort du roi, son successeur Niouserrê transforma l’inachevé en mastaba royal monumental, scellant la chambre funéraire dans la structure brute.

Les égyptologues ont pu y observer :
– un noyau massif,
– des blocs irréguliers,
– l’absence totale de parement,
– une structure volontairement aplanie pour la rendre “présentable”.

Un art funéraire improvisé mais soigneux, comme si la dynastie cherchait à sauver l’honneur du roi disparu trop tôt.

Un temple funéraire réaménagé : l’urgence sacrée

L’un des aspects les plus fascinants du complexe est le temple funéraire, construit dans la précipitation.
Ce n’est plus un plan grandiose comme chez Sahourê ou Néferirkarê :
c’est un sanctuaire d’urgence, fait de briques crues, où l’on retrouve pourtant un soin extrême apporté aux rituels.

Les fouilles ont révélé :
– des salles d’offrandes complètes,
– des fragments de statues royales,
– des vases,
– des sceaux,
– des papyri administratifs.

Ces documents, parfois miraculeusement préservés, constituent une source inestimable sur le fonctionnement du culte funéraire de la Ve dynastie.

Le trésor des prêtres : une fenêtre sur la vie quotidienne

Dans les ruines du temple, les archéologues ont découvert un véritable trésor administratif :
les fameux papyri d’Abousir, parmi les plus anciens jamais retrouvés.
Ils décrivent :
– l’organisation du culte,
– les livraisons d’offrandes,
– les listes du personnel,
– les inventaires des temples solaires.

Un miracle de hasard archéologique :
c’est dans un monument inachevé que l’on a retrouvé la mémoire la plus complète des temples de la Ve dynastie.

Une chambre funéraire modeste mais complète

Sous le mastaba-pyramide, la chambre funéraire abritait encore :
– un sarcophage en grès rouge,
– plusieurs fragments d’ossements attribués au roi,
– des restes d’offrandes,
– des objets rituels simples.
Pas de grande richesse, pas d’appareil monumental :
la mort rapide du roi explique cette sobriété.

Héritage : la pyramide qui raconte un destin stoppé

Le monument de Néferefrê est une leçon d’histoire :
une pyramide inachevée qui montre la fragilité d’un règne,
un temple improvisé qui révèle la loyauté d’une dynastie,
et un site où la pierre et le papyrus s’entremêlent pour raconter un moment de bascule.

Il n’a pas eu le temps de construire une pyramide,
mais l’Égypte lui a offert autre chose :
un monument où la vie administrative, religieuse et politique de son époque s’est cristallisée dans les archives de la pierre.

Dans le vent chaud d’Abousir, le complexe de Néferefrê murmure encore :
« Je n’ai pas terminé mon escalier vers le ciel…
mais mes prêtres ont continué mon histoire. »

Pour tout savoir sur les pyramides égyptiennes, vous pouvez consulter la page principale en cliquant ici.

Institutions et revues francophones

Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)

Bulletin de l’IFAO (BIFAO)

Département des Antiquités égyptiennes du Louvre

Revue Égypte, Afrique & Orient

Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)

Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)

Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)

Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge

(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)

Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)

Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte

I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)

Égypte, Pyramides

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À propos de l'auteur

Tony

Créateur et animateur de la chaine youtube mysteria, je navigue entre ésotérisme, occultisme, archéologie alternative, spiritualité etc. J'essaie de traiter tous ces sujets passionnants avec une juste dose d'esprit critique, pour explorer les mondes immatériels tout en gardant les pieds sur terre.

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