| Emplacement : | Plateau de Gizeh, au sud-ouest de la pyramide de Khéops |
| Date estimée de construction : | vers 2570–2530 av. J.-C. |
| Pharaon à qui elle est destinée : | Khéphren (Khafra), fils de Khéops |
| Type de pyramide : | Pyramide à faces lisses |
| Hauteur : | ~143,5 m (136,4 m aujourd’hui) |
| Base : | ~215,3 m × 215,3 m |
| Particularité : | Parement intact au sommet ; temple de vallée parfaitement conservé ; association directe avec le Grand Sphinx |
| État actuel : | Bien conservée ; angle supérieur encore recouvert du parement en calcaire de Tourah |
Khéphren : le prince qui devint maître de l’horizon
Khéphren, fils de Khéops et successeur de Djédefrê, est une figure royale qui plane entre ombre et lumière.
Moins connu que son père, moins mystérieux que son fils Menkaourê, il est pourtant le souverain du panorama le plus iconique d’Égypte : sa pyramide semble dominer celle de Khéops lorsqu’on approche du plateau.
Ce n’est pas un hasard, mais un choix d’architectes.
Khéphren voulait que son monument frappe l’œil, se détache, surgisse.
Il n’était pas le plus grand… mais il serait le plus visible.
Et il y est parvenu.
Gizeh : un jeu d’illusions maîtrisé
Construite sur un terrain légèrement plus élevé, la pyramide de Khéphren donne l’impression de surpasser celle de Khéops, alors qu’elle est légèrement plus petite.
Cette maîtrise du paysage fait de son complexe un spectacle royal :
– profil parfait,
– angle lumineux au sommet encore couvert de calcaire blanc,
– jeu d’ombres accentuant sa verticalité.
La pyramide de Khéphren n’est pas seulement une architecture :
c’est un message visuel, un acte politique gravé dans le désert.
Une pyramide sobre et majestueuse
Avec une pente plus abrupte que celle de Khéops (53°10’), la pyramide de Khéphren se distingue par son élégance austère.
Sa géométrie est plus simple, mais tout aussi impressionnante :
– base de 215 mètres,
– hauteur originelle de 143,5 mètres,
– parement encore visible au sommet,
– entrée à la base de la face nord, contrairement à Khéops.

A – Entrée supérieure
B – Entrée inférieure
C – Entrée des voleurs
D – Chambre inférieure
E – Embranchement vertical
F – Chambre funéraire
G – Temple funéraire
H – Chaussée
I – Pyramide satellite
Le maintien partiel du parement blanc est l’un des rares miracles architecturaux de l’Ancien Empire : une fenêtre ouverte sur ce qu’était autrefois la lumière de Gizeh.

La chambre funéraire : sobriété et puissance
Contrairement au labyrinthe complexe de Khéops, l’intérieur de la pyramide de Khéphren suit un schéma plus direct :
– couloir descendant,
– passage horizontal,
– chambre funéraire taillée dans la roche,
– sarcophage massif en granit noir.

Le contraste est frappant :
à l’extérieur, une perfection géométrique ;
à l’intérieur, une architecture volontairement réduite, comme si l’essentiel du rituel se déroulait ailleurs…
Et effectivement : c’est dans son temple de vallée que le roi rayonne le plus.
Le temple de vallée : un chef-d’œuvre oublié
Le temple de vallée de Khéphren est l’un des monuments les mieux conservés de tout l’Ancien Empire.
C’est un lieu silencieux, presque intact, où se mêlent :
– blocs cyclopéens de granite rose,
– colonnes massives,
– sols polis comme du marbre,
– niches pour statues du roi.
La pureté du plan architectural frappe immédiatement :
un temple conçu comme un écrin pour le culte éternel du pharaon.
Ce sanctuaire est une relique vivante de l’époque où les prêtres circulaient dans ses couloirs, où le roi était défendu, lavé, sanctifié avant de rejoindre son tombeau.
Le Grand Sphinx : Khéphren comme dieu vivant
L’association entre Khéphren et le Grand Sphinx est l’un des grands sujets de fascination de Gizeh.
Bien que le débat subsiste, les preuves archéologiques suggèrent fortement que :
– le Sphinx fait partie intégrante du complexe de Khéphren,
– la chaussée reliant le temple de vallée au temple funéraire le contourne,
– son visage porte les traits idéalisés du roi.

Khéphren devient alors Horus vivant,
le roi qui veille sur le désert,
le gardien éternel du plateau.
La pyramide et le Sphinx forment un couple rituel :
l’un incarne la montée vers le ciel,
l’autre, la surveillance éternelle de la terre.
Une lignée d’architectes héritiers de Snéfrou
La pyramide de Khéphren, bien que moins élaborée intérieurement que celle de Khéops, révèle la maturité architecturale de la IVe dynastie :
– techniques maîtrisées,
– orientation parfaite,
– parement ajusté au millimètre,
– temples complexes entièrement en pierre dure.
Khéphren hérite des expériences de Snéfrou et de la perfection structurelle de Khéops pour créer un monument équilibré, puissant, pérenne.
Héritage : l’illusion merveilleuse
La pyramide de Khéphren est la seule à offrir encore un fragment de son éclat originel.
Son sommet blanc, scintillant dans la lumière du soir, est un rappel du temps où tout Gizeh brillait comme une constellation de pierre.
Elle incarne :
– la majesté silencieuse de la IVe dynastie,
– la fusion du pouvoir royal et du paysage,
– la rencontre du roi et du soleil.
Khéphren n’a peut-être pas laissé autant d’archives que son père,
mais il a laissé un monument qui domine le plateau depuis 4500 ans…
et qui continue, chaque jour, de défier l’horizon.
Sous son sommet encore poli, la montagne du roi murmure :
« J’ai gardé la lumière. »
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Institutions et revues francophones
Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO)
- Site officiel :
https://www.ifao.egnet.net/ ifao.egnet.net+1 - Catalogue des publications (monographies, MIFAO, BIFAO, etc.) :
https://www.ifao.egnet.net/publications/catalogue/ ifao.egnet.net
Bulletin de l’IFAO (BIFAO)
- Présentation de la revue sur OpenEdition (accès à certains articles) :
https://journals.openedition.org/bifao/ OpenEdition Journals - Collection BIFAO sur Persée :
https://www.persee.fr/collection/bifao Persée
Département des Antiquités égyptiennes du Louvre
- Page officielle du département :
https://www.louvre.fr/recherche-et-conservation/departement-des-antiquites-egyptiennes Le Louvre - Ressources pédagogiques « Antiquités égyptiennes » :
https://www.louvre.fr/se-former-et-transmettre/trouver-des-ressources/antiquites-egyptiennes Le Louvre
Revue Égypte, Afrique & Orient
- Site officiel de la revue :
https://www.revue-egypte.org/ Revue Égypte Afrique & Orient - Présentation de la revue (fiche descriptive) :
https://ancienegypte.fr/albums_livres/afrique_orient.htm ancienegypte.fr
Association d’égyptologie Kemet (ressource francophone sérieuse)
- Site de l’Association périgourdine d’égyptologie KEMET :
https://kemet24.jimdofree.com/ Site de kemet24 !
Ouvrages de référence (pages éditeurs / libraires)
Nicolas Grimal – Histoire de l’Égypte ancienne (Fayard)
- Fiche livre chez Fayard :
https://www.fayard.fr/livre/histoire-de-legypte-ancienne-9782213021911/ Fayard+1
Pierre Tallet & Mark Lehner – Les papyrus de la mer Rouge
(= volume grand public sur Merer et la construction de la pyramide de Khéops)
- Fiche chez Actes Sud :
https://actes-sud.fr/catalogue/histoire/les-papyrus-de-la-mer-rouge Actes Sud - Fiche chez Place des Libraires (détail + résumé) :
https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782877729758-les-papyrus-de-la-mer-rouge-et-la-construction-des-pyramides-mark-lehner-pierre-tallet/ Place des Libraires
Article scientifique sur les papyrus de Wadi el-Jarf (Merer)
- Article de Pierre Tallet, « Les papyrus de la mer Rouge (ouadi el-Jarf, golfe de Suez) », CRAI 2013 :
https://www.academia.edu/9644107/_Les_papyrus_de_la_mer_Rouge_ouadi_el_Jarf_golfe_de_Suez_CRAI_2013_p_1015_1024 Academia
Michel Valloggia – Au cœur d’une pyramide. Une mission archéologique en Égypte
- Fiche éditeur Infolio :
https://www.infolio.ch/livre/au-coeur-dune-pyramide-une-mission-archeologique-en-egypte/ Infolio
I.E.S. Edwards – Les pyramides d’Égypte (trad. française)
- Fiche de l’édition française (notice détaillée) :
https://www.chasse-aux-livres.fr/prix/2253058637/les-pyramides-d-egypte-i-e-s-edwards Chasse aux Livres



